Des passeurs d’espérance à l’Unesco
Pour fêter ses 70 ans, le Centre catholique international de coopération avec l’Unesco (CCIC) a réuni, le 23 mars 2017 à Paris, des intervenants des quatre coins du monde pour répondre à une question qui engage l’avenir de l’humanité : «Quel monde voulons-nous construire ensemble?».
Gilles du Retail
Construire le monde est inéluctable, mais expliciter les fondements de cette élaboration et en consolider collectivement les actions au niveau des États et des peuples dans un souci constant de respect de la personne est un véritable défi que portent les Nations Unis avec ses différentes Agences.
C’est dans cette perspective que le Centre Catholique International de Coopération avec l’Unesco (CCIC) a célébré son 70e anniversaire en organisant un forum à l’Unesco ayant pour titre : « Quel monde voulons-nous construire ensemble ? ».
Regroupant de nombreuses organisation internationale non gouvernementale
(OING) d’inspiration chrétienne qui s’associent aux travaux de l’Unesco, le CCIC a tenu ainsi à renouveler son engagement en faveur de la dignité des personnes et de la paix au moment où l'humanité doit discerner et dessiner de nouvelles voies d’espérance.
Dans le message, lu par Mgr Follo, Observateur permanent du Saint Siège auprès de l’UNESCO, le pape François a encouragé les participants « à rechercher et à développer les moyens efficaces pour ‘’construire une civilisation de l’amour’’ qui soit le fruit d’une prise de conscience effective d’une communauté universelle fondée sur le respect, l’écoute, l’attention aux besoins de chacun, la justice, le dialogue et le partage ».
Établi sur la centralité de l’homme, ce message qui appelle à une solidarité concrète et sincère, à une ouverture au monde, à la poursuite de la paix et du développement, à une foi en l’avenir, a trouvé toute sa justesse et sa pertinence dans les comptes rendus des ateliers préparatoires du forum ainsi qu’au travers des témoignages apportés lors de cet évènement.
Ainsi, il a été mis en exergue que la culture est signe et vecteur de toute société, particulièrement dans son rapport original à la transcendance ; que l’altérité homme/femme, composante constitutive du genre humain, devait se frayer lentement un chemin de respect mutuel reconnaissant une égalité en dignité ; que la Terre notre « Maison commune » réclame notre attention et nos soins notamment en termes d’économie nouvelle et de micro-économie ; que le geste technique lié a la révolution numérique et biotechnologique qui impacte directement l’homme dans son esprit, son corps et sa manière de faire société, implique de définir un nouvel humanisme ; que le désir de paix qui repose sur des équilibres fragiles et instables, trop souvent mis à mal, demeure au service de la coexistence des peuples.
Pour Mgr Maradiaga, Archevêque de Tegucigalpa - Honduras, toutes ces attentions soulignent l’exigence « d’humaniser l’éducation en développant l’éducation de l’humanité » et de croire que « l’homme n’est vraiment homme que s’il devient auteur » de son humanité et d’une humanité partagée.
En conséquence, sur les questions de la paix le groupe de travail rappelle: « La bonté et le besoin d’amour sont inscrits plus profondément dans le cœur de tout être humain que la violence et l’égoïsme. Les actions qui s’appuient sur ce principe sont sources de bonheur pour ceux qui donnent et ceux qui reçoivent. Les exemples de réalisation qui mettent en valeur cette bonté humaine (altruisme, empathie, générosité, solidarité), justifient les priorités à donner à l’éducation et à l’enseignement des valeurs universelles. »
Citant quelques mots jaillis du cœur des auteurs du recueil « Paroles d’espérance » édité à cette occasion ainsi que ceux des intervenants au forum, Christine Roche présidente du CCIC a exprimé toute sa confiance en une humanité qui trouve toujours une issue pour construire la paix à condition de ne pas refuser le combat face à l’inhumain.
La présence nombreuse des représentants des ONG membres du CCIC, des représentants des Etats membres de l’Unesco, des représentants de l’administration de l’Unesco et des représentants de l’Église notamment du Vatican, ouvre cet anniversaire sur de nouvelles solidarités pour construire un monde qui refuse les replis identitaires et les pouvoirs égocentriques afin de laisser passer l’espérance et tracer des chemins de paix encore inédits.
Trois questions à
Christine Roche,
présidente du CCIC
Qu’est-ce que le CCIC ?
Le Centre catholique international de coopération avec l’Unesco a été créé en 1947 sous l’impulsion de Mgr Roncalli, futur pape Jean XXIII, pour être présence d’ONG chrétiennes auprès de cette organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. L’Ecole catholique y fait entendre sa voix puisque parmi les 39 ONG membres du CCIC figure l’Office international de l’enseignement catholique (OIEC).
Quels sont les sujets sur lesquels vous travaillez ?
Nous explorons les thèmes suivants : « cultures et religions signes et vecteurs de toute société», « l’altérité homme/femme », « l’homme au cœur de la création », « nanotechnologies et devenir de la personne » et « de la violence vers la paix : utopie ? ».
En quoi consiste votre action ?
Le CCIC interpelle les 195 États membres et le Secrétariat général de l’Unesco sur des situations contraires aux droits humains fondamentaux. Il anime aussi des groupes d’études en lien avec les objectifs de l’Unesco. Il organise enfin des colloques sur des thèmes majeurs de société, tel le forum du 23 mars dernier.