Erasmus + : l’union fait la force !
L’exemple Nantais montre que la coopération inter-établissements permet de dynamiser les projets européens. En jouant la carte du réseau, la direction diocésaine a ainsi atteint près de 600 mobilités, un chiffre qui a quadruplé en deux ans. Retour sur l’histoire de ces coopérations.
Un consortium Erasmus + est un regroupement d’établissements d’enseignement d’un même pays qui décident de déposer ensemble un dossier de candidature à un programme européen Erasmus +.
La coordination du consortium est portée par l’un des établissements d’enseignement impliqués ou bien par un organisme partenaire (Conseil Régional, organisation professionnelle, organisme consulaire, rectorat, association… DDEC).
Le coordinateur du consortium porte le dispositif et en assure la gestion administrative et financière. Il peut répartir les fonds accordés en fonction des demandes des organismes le composant. Il peut à tout moment redistribuer les aides financières en fonction de la demande de ses organismes Il est le point de contact de l’agence nationale. Il en assume la responsabilité.
La DDEC de Nantes coordonne trois consortia ERASMUS +
1- Les consortia ERASMUS + de la DDEC 44 sont nés
suite au lancement du Label « Établissement ouvert à l’international » (EOI)
La Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique (DDEC) de Nantes a donc décidé en 2014 de lancer une réflexion collective autour de l’ouverture internationale. Une « commission internationale » a été créée, rassemblant autour du Directeur diocésain, différents acteurs : les personnels de la DDEC investis sur le dossier, des chefs d’établissements, des enseignants, le rectorat d’académie (DAREIC), le Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique (Paris) et deux organismes internationaux (Office International de l'Enseignement Catholique, Comité Catholique Contre la Faim et pour le Développement).
Après deux années de travail, cette réflexion a débouché sur le lancement du Label « Etablissement Ouvert à l’International » (Label EOI), un outil au service de l’ouverture internationale des 350 établissements catholiques de Loire-Atlantique (écoles, collèges, lycées).
Dès les premières labellisations de mai 2017, il est apparu que le Label EOI ne concernait presqu’exclusivement que des établissements secondaires d’enseignement général nantais. Il fut alors décidé d’aider spécifiquement les écoles primaires et les lycées professionnels à entrer dans la démarche de labellisation EOI. C’est ainsi qu’est née l’idée de créer des consortia ERASMUS + pour les écoles et les LP.
2- Les deux consortia « EURO MOV’ »+
de la DDEC 44 pour les lycées professionnels
Le premier dossier de candidature intitulé EURO MOV’ fut déposé en février 2018 par la DDEC et cinq lycées professionnels : La Joliverie (Saint Sébastien sur Loire), Saint Félix La Salle (Nantes), Sacré-Cœur La Salle (Nantes), Notre-Dame (Rezé) et Sainte Thérèse (Saint Nazaire). Le dossier fut validé en juin 2018 puis financé par l’Agence Erasmus (soit 150 750 euros). 80 jeunes élèves en Bac Pro Commerce ont ainsi pu effectuer un mois de stage en Europe, encadrés par 23 professeurs de leurs lycées, au cours de l’année scolaire 2018-2019. Ce projet a été clos le 30 août 2019 et la DDEC a reçu de l’Agence Erasmus la distinction « Bonne Pratique » pour sa bonne gestion du projet de juin 2018 à août 2019.
En février 2019, deux dossiers de candidature EURO MOV’ ont été déposés par la DDEC et six lycées professionnels (Saint Thomas d’Ancenis a rejoint les 5 lycées de 2018) :
- EURO MOV’ KA 102 : 168 jeunes Bac Pro (Commerce, GA et Industrie) demandaient à partir effectuer un stage d’un mois en Europe (avec 80 accompagnateurs). 310 682 euros. Ce dossier est un simple développement du dossier de 2018.
- EURO MOV KA 101 : 49 enseignants en LP et 15 personnels de la DDEC. 111 995 euros. L’objectif de ce projet est de permettre aux personnels volontaires des lycées et de la DDEC d’effectuer une formation linguistique en Europe (Irlande, Espagne, Allemagne...). Ce projet intitulé « The future of EURO MOV » a pour objectif de permettre de recruter et de former les futurs encadrants du KA 102, tout en soutenant l’ouverture internationale de la DDEC.
Ces deux projets, validés en juin 2019 et financés à 100 %, sont en cours de déploiement.
En février 2020, deux nouveaux LP ont rejoint le consortium : la Baugerie (Saint Sébastien sur Loire) et Talensac (Nantes). L’ensemble des filières de Bac Pro sont maintenant intégrés dans le projet (tertiaire, social et industrie). Deux dossiers ont été déposés :
- EURO MOV’ KA 102 : 246 jeunes Bac Pro sollicitent la possibilité d’un stage d’un mois en Europe (avec 106 accompagnateurs). 443 606 euros. Ce dossier prolonge ceux de 2018 et 2019.
- EURO MOV KA 101 : 88 enseignants en LP et 12 personnels de la DDEC. 177 561 euros. Le principal frein au développement du KA 102 est le manque d’accompagnateurs. Dans plusieurs lycées, on a dû annoncer à des dizaines de jeunes qu’ils ne pourront pas partir d’accompagnateurs. Ce dossier constitue donc plus que jamais l’avenir d’EURO MOV’. Cette année, une quinzaine de personnes ne demandent pas une formation linguistique mais un stage d’observation dans un lycée européen.
Si ces deux projets sont validés en juin 2020, ils seront mis en œuvre durant l’année 2020-2021.
3- Le consortium « Schools 44 Abroad» de la DDEC 44 pour les écoles primaires
Le premier dossier de candidature du projet Schools 44 Abroad fut déposé en février 2018 par la DDEC et huit écoles primaires : Sainte Madeleine-La Joliverie (Nantes), Saint Paul (Rezé), Notre-Dame (Rezé), Saint Michel (Nantes), Sainte Anne (Assérac), Sainte Anne (Vigneux de Bretagne), Saint Martin (Rouans) et le Sacré-Cœur (La Baule-Escoublac). 35 professeurs des écoles ou personnels OGEC se sont portés candidats ainsi que 6 personnes travaillant à la DDEC de Nantes, pour 40 formations linguistiques et un seul stage d’observation en Europe. La subvention demandée (69 035 euros) fut accordée en juin 2018 et le projet mis en œuvre durant l’année scolaire 2018-2019.
Les résultats de ce premier travail furent tellement extraordinaires, comme l’a d’ailleurs confirmé l’Agence Erasmus dans son rapport final de 2019, qu’un second projet fut déposé en février 2019 par la DDEC et 11 écoles primaires (les huit du précédent dossier et trois nouvelles écoles : Saint Joseph de Pontchâteau, Sainte Marie de Vallet et Blanche de Castille à Nantes). Cette fois, 80 professeurs des écoles ou personnels s’étaient portés candidats, dont tous les enseignants de l’école Saint Joseph de Pontchâteau (soit 26 personnes)... Aux 59 formations linguistiques venaient s’ajouter 21 stages d’observation (Norvège, Finlande, Danemark, Suède, Italie, Espagne), autour des problématiques spécifiques aux écoles primaires. Il fut donc décider de ne plus joindre les personnels DDEC à ce consortium ; ils sont depuis dans EURO MOV’.
Le projet (136 514 euros) fut validé à 100 % en juin 2019 et il est en cours de déploiement.
Avec le troisième projet déposé en février 2020, quatre nouvelles écoles se sont engagées dans le consortium : Sainte Bernadette (Saint Michel Chef Chef), Saint Martin Saint Joseph (Vertou), Saint Joseph (La Baule) et Saint Aubin (Guérande). 146 professeurs des écoles ou personnels OGEC sollicitent une mobilité Erasmus (105 formations linguistiques et 41 stages d’observation dans toute l’Europe...). La subvention demandée est de 239 280 euros.
Au-delà des chiffres qui montrent qu’en deux ans, les consortia sont passés de 144 à 597 mobilités en Europe et que l’engagement de l’Agence Erasmus en faveur des projets de la DDEC a (de 219 785 euros en 2018 à 860 447 euros sollicités aujourd’hui), ce qui constitue pour la DDEC un formidable encouragement à poursuivre ses efforts, on peut s’interroger sur la réussite du projet initial qui était de trouver un moyen d’aider les écoles et les LP à s’engager dans le Label EOI.
Là aussi les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le nombre de lycées professionnels labellisés a été multiplié par cinq en deux ans, passant de 2 LP labellisés en 2017 à 11 en 2019. Les résultats sont tout aussi spectaculaires pour le primaire. Alors qu’il n’y avait qu’une école labellisée en 2017, onze écoles l’étaient en 2019. Et aujourd’hui, la moitié des établissements scolaires qui entrent dans le processus de labellisation sont des écoles primaires...