Tenir, reprendre, rebondir…
Tenir, reprendre, rebondir… c’est la trajectoire de résilience brossée par Sylvain Delarue, spécialiste du management soutenable et coach du Cabinet Sy-del. Il a détaillé cette trajectoire appelée à se déployer jusqu’à l’été 2021 au cours d’un Webinaire sur la résilience institutionnelle destiné aux directeurs diocésains, le 29 avril dernier.
Un contexte à connaître pour le Groupe national Accompagner le retour en établissement, appelé aussi à se décliner à travers des groupes locaux dans certains territoires.
L’après 11 mai n’aura rien d’un retour à la normale. « Loin de signifier la fin du Covid 19, ce déconfinement, progressif, différencié et sous condition marquera tout juste une étape de notre vie avec le Covid » a prévenu d’emblée Sylvain Delarue en préambule d’un Webinaire sur la résilience institutionnelle organisé pour les directeurs diocésains qui s’est tenu le 29 avril.
Après la phase de grande réactivité réorganisationnelle, le formateur a enjoint les responsables à s’inscrire dans une temporalité de résilience de 18 mois pour que les collectifs de travail absorbent le choc de la crise sanitaire qui s’est ouverte début mars 2020.
Aborder le déconfinement en mode projet
Cette seconde phase de crise sanitaire post-confinement continuera d’être marquée par l’incertitude : Progressive et différenciée la période de l’après 11 mai recèle encore bien des inconnues. Or « le rapport à l’incertitude, s’il varie selon les personnalités n’est globalement pas très serein en France » fait remarquer Sylvain Delarue indiquant que la meilleure arme contre ses effets délétères était « la robustesse du collectif ».
« Dans ce contexte, l’enjeu majeur pour les organisations est bien de suspendre les fonctionnements habituels pour entrer en mode projet », a-t-il indiqué, en détaillant les modalités de ce fonctionnement évolutif, fait de « décisions d’étape » et soumis à « une veille adaptative permanente »
Il revient aux responsables d’énoncer clairement ces nouvelles modalités de fonctionnement, avec pédagogie et d’accompagner en proximité la mise en œuvre des ajustements successifs demandés.
Globalement il faut mettre « les équipes dans le partage de l’aventure ». La posture en surplomb n’est plus envisageable et le responsable devient davantage un coordinateur ou un animateur : « je vous invite à transformer un leadership de hiérarchie en un leadership de catalyse. »
Un management soutenant
Progressive et différenciée, la période de la reprise d’activité doit prendre en compte la diversité des publics, des vécus et des attentes. L’enjeu premier sera bien de reconstruire le collectif et cela implique pour commencer de proposer « un temps d’expression collective pour purger la période de confinement, sans sombrer bien sûr dans l’auto-analyse ni l’imposer aux tempéraments les plus pudiques ».
Ce temps de "réinclusion", "convivial autant que possible", marque la reconnaissance des efforts consentis par chacun pendant le confinement, y compris ceux qui n’ont pas pu poursuivre leur activité. Il sert aussi aux responsables à repérer les fragilités et leur permet de se montrer ouverts à prolonger ce type d’échanges, au niveau individuel.
Globalement, la technostructure doit agir et se considérer « au service » du projet, des établissements et des élèves. Une injonction qui fait écho au projet de l’Enseignement catholique et notamment au texte sur la Responsabilité en partage que la crise constitue une opportunité de développer encore, ainsi qu'a conclu Jérôme Brunet, secrétaire général adjoint de l'Enseignement catholique.
Cette réflexion a permis aux participants de cerner le cadre dans lequel travaille le Groupe national Accompagner le retour en établissement, mise en place en lien avec la coordination nationale de gestion de crise.
Elle guide aussi la réflexion autour de la constitution possible de groupes d'accompagnement locaux, à l’initiative des directeurs diocésains qui le souhaitent.