Dans la joie et la bonne humeur
C’est en musique et sous les applaudissements que les 26 premiers élèves à reprendre l’école à Saint-Just-Saint-Irénée, à Lyon (5è) ont fait leur reprise le 14 mai dernier.
Ce jeudi matin du 14 mai, la file d’attente qui s’étirait depuis le trottoir de l’établissement jusque dans la cour de Saint-Just, Saint Irénée, école lyonnaise, s’est transformée en haie d’honneur, chaque élève faisant son entrée en musique et sous les applaudissements des camarades, de l’équipe et de membres de l’Apel et de l’Ogec, présents pour l’occasion… ainsi que des riverains attirés à leurs fenêtres. « Il fallait célébrer ces retrouvailles, se témoigner la joie partagée de nous revoir en vrai et alléger, à notre mesure, le climat ambiant si anxiogène », explique Thierry Merlier, dynamique chef d’établissement qui s’amuse qu’une voisine ait tout de même trouvé à se plaindre du joyeux tapage des écoliers.
Peu importe : ici la reprise, synonyme de reflux du virus, est fêtée comme il se doit. Ou plutôt « les reprises » puisque la soixantaine d’élèves de CM2, grande section et CP sont accueillis en alternance, deux journées par semaine. Sur le même principe, les CE1 les rejoindront à partir du 25 mai puis les CE2-CM1 à partir du 2 juin. Au final, hormis les petites classes de maternelles pour qui les directives restent floues, les deux tiers d’élèves volontaires pour retourner à l’école le pourront ainsi à mi-temps. « J’ai évidemment respecté la volonté des familles, me contentant d’appeler les indécis, ceux qui n’avaient pas répondu au sondage, peut-être victime d’un genre de syndrome cabane », analyse le chef d’établissement.
Et si cette reprise se vit dans la bonne humeur, c’est aussi grâce à la mobilisation de toute la communauté éducative qui se sont réunis en visio régulièrement durant tout le confienemnt. Parents d’élèves et membres de l’Ogec de l’établissement se sont aussi relayé, tout le week-end du 8 mai pour descendre un bureau sur deux à la cave afin que la disposition des classes réponde aux normes de ce fameux protocole sanitaire draconien « A sa lecture, j’avoue que j’ai éprouvé un peu de découragement mais grâce à la mobilisation de tous, le défi de la sécurité sanitaire est finalement pleinement relevé. » Autre moment de déstabilisation : la réception du colis de masques livrés par les services académiques qui se composait de modèles pédiatriques, importables par les enseignants et a contraint le chef d’établissement à s’approvisionner par lui-même et en urgence…
Mobilisation générale
Tant pis pour les aléas. Thierry Merlier grâce à une équipe très mobilisée, est resté sur le pont en continu depuis le 13 mars, vacances comprises, préfère s’attarder sur « les belles solidarités « qui se sont mis en place : l’équipe a notamment bénéficié le 14 mai, d’un buffet royal, préparé par les parents en même temps que le pique-nique de leurs enfants. Tout comme les neuf enfants de personnels soignants, accueillis non stop - vacances comprises- durant le confinement et qui bénéficiaient régulièrement de douceurs culinaires.
Thierry Merlier leur porte une attention particulière « Ils continuent d’être accueillis à temps plein mais rejoignent leurs classes lorsqu’elles sont présentes, ce qui n’est pas toujours facile pour eux qui ont vécu la période sur un mode plus stressant que les autres et avaient un régime spécifique lorsqu’ils avaient toute l’école rien qu’à eux » explique Thierry Merlier Pour l’heure, ils se réadaptent en présentant fièrement à leur camarade le potager et le salon de jardin qu’ils ont fabriqué pendant les vacances ou en leur expliquant les règles du babyfoot géant, jeu de ballon garanti sans contact.
Globalement, le directeur salue « la formidable résilience de l’ensemble des jeunes qui ont gagné en adaptation et en autonomie dans la gestion de leur travail. » Quant à sa classe de CM2 que le directeur retrouve lui aussi à mi-temps, ils feront très régulièrement des visios avec les élèves qui continuent l’école à la maison, histoire de renouer les liens malgré tout et de diffuser cette bonne humeur communicative hors des murs de l’école.