L’apprentissage booste la rentrée

L’épidémie de la Covid-19 n’aura pas eu raison de leur détermination. En ce début septembre, l’équipe du lycée agricole St-Joseph-de-Cluny à Estrées-St-Denis au cœur de l’Oise, petit établissement de 170 élèves spécialisé dans les filières services jusqu’ici de la 4e au bac pro, ouvre sa première formation en apprentissage en optant pour le post-bac avec un BTS technico-commercial.

Aurélie Sobocinski

 

Au cœur de cette rentrée particulière, le signal est précieux tant auprès de l’équipe que des familles: « La Loi Avenir Professionnel, et le projet du Cneap avant elle, nous y invitait déjà fortement. En pleine période Covid, le développement de cette nouvelle voie de formation est porteur d’espérance. Il témoigne de la vitalité de l’établissement et de son engagement pour répondre aux besoins du territoire et travailler à la pérennité de notre réseau», explique Isabelle Roeckhout, la chef d’établissement, dont les effectifs devraient être en légère augmentation en ce mois de septembre grâce aux 12 jeunes apprentis nouvellement inscrits.

« On s’était fixés un objectif de 15 apprentis pour arriver à l’équilibre, mais la Covid est passée par là… Ce n’est pas si mal ! », poursuit la responsable, qui vient d’embaucher un responsable d’UFA et se réjouit des douze contrats supports déjà signés avec les entreprises pour cette première étape.

Dans l’aventure, le lycée ne s’est pas engagé seul. Le projet a été initié depuis plus de 6 mois avec un autre lycée agricole du Cneap - l’institut Charles-Quentin à Pierrefonds, voisin d’une trentaine de kilomètres- ayant déjà commencé à développer une offre en apprentissage. « L’objectif est de travailler ensemble à une diversification raisonnée et coordonnée de nos voies de formation en repérant toutes les complémentarités qui peuvent être mutualisées (locaux, personnels, pédagogie) et en construisant un projet éducatif commun », souligne Isabelle Roeckhout.

Si les deux établissements optent pour l’instant pour un UFA distinct (tous deux sont rattachés au CFA régional de Genech) « parce que plus simple juridiquement », l’idée est d’arriver à terme à une UFA du Cneap sur le territoire de l’Oise proposant des parcours complets et lisibles -en formation initiale temps plein, apprentissage et formation continue-, et s’appuyant sur des pôles identifiés -dans les domaines de la vente et du commerce à Estrée-St-Denis, dans ceux de la forêt, de l’environnement et du tourisme à Pierrefonds...

Dans le même esprit, une volonté de partage et de coordination prend forme au sein du diocèse de l’Oise, avec la création d’un groupe de travail auquel les deux lycées participent et qui s’est fixé pour feuille de route cette année l’élaboration d’une carte des formations professionnelles coordonnée et concertée.

Pour accompagner ce changement structurel, un autre défi reste à relever : celui de l’acculturation des équipes pédagogiques. En optant d’abord pour la coexistence de deux filières distinctes au sein de son établissement, Isabelle Roeckhout fait le pari de la patience et de la persuasion. A cette rentrée, plusieurs enseignants de l’équipe ont accepté d’assurer quelques heures auprès des apprentis. «Cette diversification peut permettre à chaque acteur de  s’ épanouir. Il y a là une vraie opportunité pour développer de nouveaux projets ! », souligne la chef d’établissement qui envisage d’ouvrir notamment un drive fermier.

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