L’Urcec : des traditions éducatives à (re)mobiliser

La session de janvier de l’Urcec a réuni quelque 180 participants avec pour mot d’ordre de revivifier des ressources éducatives, pour traverser la crise actuelle comme pour participer à la réflexion prospective de l’Enseignement catholique à laquelle l'union des réseaux congréganistes consacrera un séminaire ainsi que les rencontres régionales du printemps 2021.

Aurélie Sobocinski

C’est à une session en ligne, loin des urgences du quotidien et de la crise sanitaire, et pourtant profondément d’actualité, que l’Urcec a convié ses membres le 6 janvier dernier. Au programme de cette journée de travail qui a réuni 180 participants, l’Union des réseaux congréganistes a souhaité poursuivre la réflexion relative au pacte Educatif mondial, aux enjeux éducatifs et sociétaux « d’interdépendance, de fraternité, de complémentarité dans la diversité » auxquels les acteurs éducatifs sont aujourd’hui convoqués et aux ressources à (re)mobiliser dans leurs traditions pour y répondre. Pour l’étayer et en débattre, le théologien François Moog, principal intervenant de la matinée, auteur d’un récent ouvrage sur l’Education intégrale, a d’abord rappelé que la crise actuelle nous plaçait dans « une situation de révélation, non dénuée d’espérance : il y a beaucoup de choses à vivre et à faire ! » La première d’entre elles consiste selon lui pour les équipes à réinvestir de façon beaucoup plus signifiante des pratiques pédagogiques et éducatives, basées sur le discernement, l’interpellation et l’engagement et à même de permettre un tissage « porteur d’options anthropologiques fondamentales ». « Aujourd’hui beaucoup sont tombées en désuétude dans nos réseaux ou alors on évoque la relation au cœur de nos établissements comme un mantra sans réalité tangible, constate Jean-Jacques Erceau, secrétaire général de l’Urcec. Comment les cultiver concrètement et les partager pour en faire une source vive dotée d’une réelle capacité de production ? » Un autre levier tient dans la façon de vivre à frais nouveaux la communauté éducative dans une réelle complémentarité des vocations laïcs/religieux, où la mission partagée n’est plus séparée de la spiritualité mais s’y abreuve via le développement de groupes de réflexion et de fraternités au sein des établissements… Aux yeux de l’Urcec, ces jalons ont toute leur place dans la démarche prospective engagée cette année au sein de l’Enseignement catholique : « Ce qui est en jeu, au-delà des questions de maillage territorial, ça n’est ni plus ni moins que notre raison d’être, souligne Jean-Noël Charmoille, son président. Notre proposition, nos manières de fonctionner, de gouverner sont-elles suffisamment pertinentes et identifiées au regard des défis de ce temps ? » C’est pour apporter sa contribution originale à ce chantier crucial pour l’institution que l’Urcec y consacrera un séminaire fin mars tout comme ses deuxièmes rencontres régionales prévues au printemps prochain.

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