Pour la bientraitance éducative
La journée nationale des référents PPPF s’est déroulée en distanciel le mardi 23 mars dernier. Au menu : la formation des référents, la communication et le déploiement de la démarche et un échange fécond autour des pratiques, des expériences et des réseaux de chacun.
François Husson
Quarante-trois référents diocésains (chargés de mission, psychologues, adjoints en pastorale…) étaient devant leur écran mardi 23 mars dernier pour participer à la Journée nationale des référents PPPF (Programme de protection des publics fragiles), animée par Josiane Hamy, avec le concours de Mickaël Gac, tous deux chargés de mission au Sgec. Josiane Hamy a rappelé l’engagement de l’enseignement catholique, en résumant la stratégie de déploiement et les principaux éléments du programme sous une bannière volontaire : « De la lutte contre la maltraitance à la bientraitance éducative ». Une synthèse a été présentée en assemblée plénière des directeurs diocésains le 15 mars dernier et le pack PPPF a été distribué à tous les évêques de France. Dans une approche systémique, les différentes instances contribuent à la démarche, comme la Fédération nationale des Ogec, l’Ugsel, l’Apel nationale, les tutelles congréganistes et les Isfec. Les trois quarts des directions diocésaines ont mobilisé leurs équipes pour travailler le sujet : pôle « Bientraitance éducative », commission prévention santé émanant du Codiec, maillage en unités spécialisées, mutualisation de psychologues entre établissements… Le réseau se tisse également avec les acteurs de la Protection de l’enfance – procureur, Crip (Cellules de recueil des informations préoccupantes), rectorats –
La formation, levier de déploiement
Le comité de pilotage du PPPF constate une augmentation des acteurs informés dans les diocèses. L’objectif reste la montée en puissance de la formation, d’abord des chefs d’établissements afin qu’ils mobilisent au mieux leurs équipes. En plus de celles pilotées par l’ECM (École des cadres missionnés), Formiris a recensé l’an dernier cinquante-huit formations à destination des enseignants en relation avec l‘accompagnement des publics fragiles.
La communication, nationale comme locale, doit être également entretenue et la démarche Prospective de l’enseignement catholique, impulsée à l’automne dernier, est une opportunité à saisir pour rendre explicite l’attention aux plus fragiles.
La Journée s’est déroulée dans une alternance d’apports et d’ateliers. Celui de la matinée était consacré au travail de prévention de l’inceste et des violences sexuelles. Les participants ont travaillé par groupe, à partir de récents articles de La Croix ou du site The Conversation : repérer les victimes, observer les caractéristiques des auteurs, familles et entourages de ces crimes… Josiane Hamy, qui a rappelé que huit faits sur dix n’étaient pas signalés, a résumé les éléments de la future loi contre l’inceste qui devrait être votée très prochainement : tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, ou tout acte bucco-génital commis par un majeur sur la personne d’un mineur de moins de quinze ans sera considéré comme un viol, cet âge étant relevé à dix-huit ans en cas d’inceste. Une clause, très discutée, dite « Roméo et Juliette » exclura les cas où l’écart d’âge entre le majeur et le mineur est inférieur à cinq ans.
L’après-midi a été dédié à des temps de partage et de mutualisation d’expériences et de pratiques. Les référents PPPF ont choisi leurs prochains thèmes de travail : le déploiement dans les diocèses, l’écoute et le recueil de la parole de l’enfant, la formation et la nécessaire sensibilisation des enseignants et des éducateurs. Prochain rendez-vous : un webinaire en direction des parents d’élèves, en juin prochain, l’occasion d’élargir la démarche à de nouveaux acteurs.
Les missions du référent PPPF
Le programme de protection des publics fragiles (PPPF) du réseau de l’enseignement catholique compte maintenant 69 référents représentant 66 diocèses (72,5 % du territoire national. La mission de ces référents, aux profils très divers, est d’accompagner les chefs d’établissement à analyser les situations ; d’échanger avec les acteurs de la Protection de l’enfance pour mettre au point des protocoles, signer des conventions ; d’assurer le suivi des dossiers en lien le Rectorat ou les familles ; d’archiver et de faire des statistiques sur les situations ; d’accompagner les démarches bientraitantes et de prévention ; d’être des relais entre le national et les diocèses.