Prospective : les Hauts-de-France ont planché

Le 22 novembre dernier, 130 chefs d’établissement, personnels Ogec, représentants de parents d’élèves, cadres éducatifs, chargés de mission en direction diocésaine et directeurs diocésains des Hauts-de-France étaient réunis à Arras pour la 2e étape des rencontres Prospective régionales.

Noémie Fossey-Sergent

Les participants ont été accueillis au collège Les Louez Dieu, à Anzin – Saint-Aubin, près d'Arras, par Philippe Delorme, le secrétaire général de l’enseignement catholique, et Christophe Georges, le directeur diocésain de Cambrai, qui leur a présenté les spécificités de sa région : celle-ci est la plus peuplée de France mais aussi la plus jeune après l’Île-de-France, avec une forte implantation de l’industrie automobile et du secteur agro-alimentaire. Elle est aussi le deuxième territoire en nombre d’apprentis.

Ils se sont mis au travail, guidés par l’agence Co-design it et Pierre Marsollier, délégué du Sgec. « Pour construire une stratégie cohérente, nous allons travailler en trois temps, a exposé ce dernier. D’abord vérifier, ajuster et enrichir le diagnostic national, ensuite définir les axes stratégiques à travailler, puis seulement réfléchir à des actions concrètes déclinables à votre échelle, et sur lesquelles vous seriez prêts à vous engager. »

Dégager les axes stratégiques

Treize thématiques (allant de la signification de la formation intégrale de la personne à la fragilité du modèle économique en passant par le manque d’’attractivité du métier d’enseignant ou la demande de mixité sociale et scolaire…) ont ainsi été débattues sur seize tables rondes par tranches de trente minutes. Les participants tournaient et choisissaient le thème qu’ils souhaitaient approfondir, notant collectivement leurs remarques sur de grandes feuilles posées sur la table.

 

Sur ces treize thématiques, quatre leur ont été soumises pour qu’ils dégagent les axes stratégiques à travailler. Là encore, les participants étaient libres de prendre place à la table dont la thématique leur parlait.

 

Dernière étape de la journée : la sélection d’actions concrètes parmi celles préalablement proposées par l’ensemble des directeurs diocésains au niveau national. Voilà ce qui en est ressorti :

 

Les actions concrètes des participants des Hauts-de-France

Affermir et mieux faire connaître notre projet : proposer une formation d’intégration à l’enseignement catholique pour tous ses acteurs ; oser une approche marketing pour faire connaître notre valeur ajoutée via, par exemple, une campagne de pub nationale déclinée en territoire ; proposer aux cadres un parcours pour travailler les questions éducatives, sociales et politiques ; développer le sentiment d’appartenance et la fierté d’être enseignant dans l’enseignement catholique via un rassemblement festif tous les cinq ans…

 

Développer la liberté et l’excellence éducative et pédagogique pour tous : mettre l’accent sur les pédagogies orientées vers la confiance en soi des élèves via une réflexion sur l’évaluation des élèves ; créer des observatoires pour mutualiser les bonnes pratiques d’établissement, en créant, par exemple une plateforme de ressources locales.

 

Adapter et déployer une offre éducative actualisée : élargir l’œuvre éducative à une offre de service en imaginant, par exemple, des services aux TPE locales, aux familles, un internat partagé avec des chambres pour les personnes âgées, un cabinet médical solidaire, mais aussi bâtir un « plan écoles rurales » de l’enseignement catholique, en faisant connaître son projet d’école à la communauté paroissiale et au prêtre…

 

Renouveler le modèle économique et la gouvernance : promouvoir un modèle économique novateur en recherchant une diversité de financements pour assurer la pérennité de nos structures ; monter en expertise sur les dimensions économiques de nos établissements ; donner corps à une économie du partage entre établissements via du prêt de matériel, de la mise à disposition de personnes, une organisation coordonnée…

 

Nicolas Haroux, directeur adjoint du lycée Notre-Dame-de-la-Providence, à Orchies (59) :

« La journée a été riche de rencontres avec des personnes partageant le même territoire mais occupant des fonctions diverses. J’ai choisi de participer à la réflexion sur les enjeux de notre modèle économique. À ma table, nous avons cherché à approfondir l’idée d’oser parfois fermer des établissements devenus trop fragiles pour permettre à un autre de se redynamiser, et de contribuer ainsi à rendre l’enseignement catholique plus solide. »

.Xavier Dingeon, directeur adjoint du lycée Sacré-Cœur, à Amiens :

« C’était vital pour moi de réfléchir aux perspectives d’avenir de l’enseignement catholique. J’ai apprécié la façon de travailler qui nous a été proposée, à la fois rythmée et donc parfois frustrante car j’aurais voulu parfois continuer des discussions. De tous ces échanges, je retiens plusieurs idées qui font déjà germer des choses. Dans l’enseignement catholique, on part du terrain pour réfléchir, et on en a encore fait l’expérience aujourd’hui . »

 

 

Marie, étudiante en BTS

« J’ai trouvé ça dynamique, la journée est passée vite. Je retiens que l’enseignement catholique accompagne beaucoup ses élèves, il faut continuer à le préserver. »

 

Agnès Revel, chargée de mission à la direction diocésaine de Lille :

« J’étais curieuse de découvrir la dynamique du national et de voir comment notre territoire pouvait s’y inscrire. La proposition de réflexion était bien adaptée au temps court que nous avions pour réfléchir ensemble et était très bien préparée. Ce qui m’a étonnée ? Prospective ne veut pas dire forcément rupture. J’ai senti une continuité avec ce que nous avons évoqué aux Assises, à Vittel... L’idée était de s’interroger sur les défis qui nous attendent mais en redisant collectivement ce qui nous rassemble, notre vision d’avenir. »

 

Émilien, en BTS :

« C’était très enrichissant de pouvoir apporter son point de vue de jeune aux échanges. »

 

Hubert Antoine, directeur diocésain de Lille :

« Cette journée a permis de répondre à la demande du Sgec d’enrichir la démarche prospective nationale mais aussi nos propres projets régionaux et diocésains. C’était très intéressant de faire travailler ensemble des gens qui n’en n’avaient pas l’habitude. Beaucoup de points de vue et de besoins ont été exprimés, cela va ouvrir des portes à des projets. On attend maintenant d’avoir tous les retours de chaque table pour qu’on puisse s’en saisir et les travailler. »

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