Pré-rentrée confiante en Ille-et-Vilaine
C’est à deux pas de Saint-Malo, sous un grand chapiteau installé dans un parc, que s’est tenue, le 25 août dernier, la rentrée des chefs d’établissement d’Ille-et-Vilaine sur le thème de la confiance. Des échanges nourris entre les quelque 350 responsables présents ont émaillé cette journée très joyeuse, vivifiée par une capacité à se projeter retrouvée.
Les chefs d’établissement des 1er et 2d degrés d’Ille-et-Vilaine ne pouvaient cacher le plaisir qu’ils avaient à se retrouver et à bavarder ensemble et sans maque sur le site champêtre de Keriadenn, à Saint-Malo, lors de leur réunion de rentrée du 25 août dernier.
Le directeur diocésain de Rennes, Michel Pellé, a ouvert cette journée qui avait pour thème « Agir dans la confiance ». Il s’est félicité du retour à la normale, voire d’un « recommencement » après une crise sanitaire qui a mis à rude épreuve les établissements. Désormais, il est à nouveau possible de se projeter. Ainsi, dans la foulée de la démarche Prospective, la direction diocésaine compte poursuivre la réflexion sur la structuration du réseau dans un « contexte démographique à la baisse ». Autre objectif : favoriser davantage la mixité sociale en permettant aux élèves de profiter pleinement des dispositifs d’aides publiques grâce à de nouveaux circuits « de financements croisés entre État et collectivités ». Michel Pellé milite aussi pour une école plus inclusive, avec « de nombreux défis » à relever, notamment d’organisation et de fonctionnement des Pial (Pôles inclusifs d’accompagnement localisés). Il a également invité les chefs d’établissement à « redoubler d’efforts contre le décrochage scolaire » en généralisant à tous les collèges et lycées des cellules de veille dédiées. Dernière priorité : continuer à faire de l’établissement un « lieu de vie, de travail et de développement intégral de nos jeunes ». Cela passe par une attention particulière à leur bien-être, à l’écologie et à la mise en œuvre d’une « vie pastorale dans toutes les dimensions de l’établissement ».
Durant cette matinée, sous un grand chapiteau blanc, la parole a ensuite été donnée à Louis Lourme, philosophe et chef d’établissement de Saint-Joseph-de-Tivoli, à Bordeaux. Il a tourné brillamment autour du thème choisi et fait rire la salle en puisant dans sa vie personnelle des exemples de confiance accordée pleinement ou… partiellement. Pour lui, la défiance apparaît sur un fond de confiance. « Il serait difficile d’imaginer une vie quotidienne qui ne serait pas structurée par la confiance », a-t-il souligné. Confiance dans le fait que le train va arriver, dans le directeur financier de l’établissement dont l’expertise est établie, dans les participants aux réunions… Parfois, on se trouve débordé par la confiance que l’autre a en soi. « Il arrive qu’un autre que moi vaille mieux que moi pour savoir ce que je vaux », a-t-il affirmé. Enfin, la confiance vis-à-vis des jeunes est le préalable indispensable à tout acte éducatif. « Il existe un postulat d’éducabilité » sans lequel rien ne peut s’enclencher…
Après une messe de rentrée, 34 nouveaux chefs d’établissement se sont vus remettre leur lettre de mission par Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque du diocèse de Rennes, Michel Pellé, ainsi que des représentants des tutelles congréganistes.
Relancer des moments conviviaux
Cette confiance dans l’année qui démarre est globalement partagée par les chefs d’établissement, même si la guerre en Ukraine et les effets du réchauffement climatique créent un climat d’incertitude. Ces derniers souhaitent renouer avec les voyages scolaires en France – autour de thématiques comme la biodiversité et l’écologie – ou en Europe. Recréer un lien qui a eu tendance à s’éroder leur semble aussi essentiel. « Avec la Covid-19, les enseignants du 1er degré et 2d degrés ont pu moins communiquer. Nous allons relancer des moments conviviaux. Par ailleurs, au collège, nous devons faire sentir aux élèves qu’un partenariat peut s’établir avec les adultes. Cela suppose, bien sûr, que se renforce encore la relation de confiance… », souligne Aurélien Giboire, directeur du collège Sainte-Marie à Val-d’Anast. En cette rentrée, tous les chefs d’établissement sont à fond dans leur mission. « Nous n’avons pas le choix. Les jeunes comptent sur nous et ont besoin d’adultes qui tiennent la route », conclut Nicolas Vallois, responsable de l’ensemble scolaire Notre-Dame du Vieux-Cours, à Rennes.
Trois questions à :
Michel Pellé,
directeur diocésain d’Ille-et-Vilaine
Comment s’annonce cette rentrée ?
Dans Ouest-France, un dessin de Chaunu est paru montrant un tableau noir sur lequel est écrit à la main : « pénuries : huile, moutarde, prof »… Mais en Ille-et-Vilaine, la rentrée ne sera pas très différente des précédentes car il y aura bien un enseignant devant chaque classe. Le paradoxe, c’est qu’au sein de notre académie, des professeurs d’histoire-géo et d’EPS qui viennent d’obtenir le concours doivent exercer leur métier hors académie.
Est-ce dû à la baisse démographique ?
En Ille-et-Vilaine, les effectifs du 1er degré connaissent une baisse de 1,6 % par rapport à l’année 2021-2022 mais la situation est contrastée. L’Ille-et-Vilaine reste attractive. À Rennes notamment et dans sa périphérie, les flux migratoires sont positifs. Dans certains établissements rennais, il y a d’ailleurs des listes d’attente. Malgré tout, la situation est plus équilibrée que dans d’autres grandes villes. En Bretagne, les élèves circulent du public au privé et inversement. In fine, 60 % des élèves fréquentent nos établissements à un moment ou à un autre de leur scolarité.
Pourquoi avoir choisi la confiance comme thème de rentrée ?
Cela montre notre volonté d’aller de l’avant. Oui, le contexte est difficile mais nous gardons confiance dans le fait que les uns et les autres sont capables d’agir. Et puis, la confiance fait partie de la culture de l’enseignement catholique. Il demande beaucoup aux enseignants et aux équipes en général mais sait aussi valoriser et faire grandir les personnes en portant un regard positif sur ce qu’elles font. Cette thématique pourra nourrir la rentrée des chefs d’établissement et leur servir à eux aussi de fil conducteur.