L’apprentissage continué de la lecture

De l’approche des principes phonologiques à la compréhension de textes, la conférence de consensus sur la lecture des 16 et 17 mars 2016 a analysé les étapes d’un processus au long cours.

Près de 40% des élèves de CM2 seraient en-deçà du niveau de lecture attendu et la proportion des élèves en grande difficulté augmente depuis 2000 ainsi que les inégalités socio-culturelles. L’état des lieux brossé en ouverture de la conférence de consensus sur la lecture, organisée par le Cnesco et l’Ifé, à Lyon, les 16 et 17 mars derniers, démontre bien l’enjeu des recommandations émises par son jury, le 7 avril dernier.

Concernant les premiers apprentissages de la lecture, dans la lignée du rapport Goigoux, l’acquisition d’automatismes et l’approfondissement du décodage et de l’encodage au-delà du cycle 2 sont conjointement préconisés.

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Le jury insiste aussi sur la consolidation de la lecture, l’accès au sens des textes et l’entrée dans la lecture littéraire. Autant d’objectifs à atteindre en développant la dimension interdisciplinaire et métacognitive de cet apprentissage. Pour la chercheuse Grenobloise Maryse Bianco, il s’agit « d’adopter l’état d’esprit d’un enseignement explicite » où des interactions élèves-enseignants, des révisions régulières et des temps d’appropriation personnels et guidés par l’enseignant accompagnent l’acquisition de notions.

Globalement, les recommandations rejoignent les préconisations des nouveaux programmes dont elles détaillent la progressivité.  En revanche l’impact du numérique sur la lecture abordé par les chercheurs André Tricot et Jean-François Rouet a été peu pris en compte. Pourtant l’entrée dans des textes augmentés, fragmentés ou délinéarisés requiert de tous les élèves des compétences autrefois réservées aux experts. Un constat qui fait bien mesurer combien la lecture 3.0, plus attrayante et impliquante, élève aussi le niveau d’exigences et risque de creuser les inégalités scolaires.

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