Des visières pour les soignants

© Institut Lemonnier

Les imprimantes 3D dont dispose l'institut Lemonnier, à Caen servent désormais à réaliser la monture de visières de protection pour le personnel soignant. Et ce, grâce aux fichiers de démonstration librement accessibles sur Internet. Quant à la visière elle-même, elle est tout simplement conçue à partir de feuilles en plastique servant habituellement aux reliures de documents, qui sont découpées et dont les angles sont arrondis pour qu’ils ne soient pas blessants. « Avec nos deux imprimantes, il nous faut 15h pour réaliser 18 montures. Pour l’instant, nous avons livré une vingtaine de visières aux personnels soignants qui nous sollicitent, à commencer par l’hôpital où la femme d’un collègue est infirmière.

Nous avons également été contactés par des médecins, des Ehpad, et même un service de pompes funèbres... », indique Christophe Bansard, directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques. Pour en produire davantage, l’Institut Lemonnier travaille en partenariat avec une petite start-up, « LilyLearn », qui dispose de sept imprimantes 3D. Cette dernière fabrique des montures supplémentaires auxquelles
l’Institut Lemonnier ajoute les visières. Une poignée d’enseignants se relaient pour concevoir ces « lunettes ».

Certes, il ne s’agit pas de matériel homologué, mais cela permet d’assurer une protection bien appréciée, en attendant l’arrivée d’équipements aux normes, commandés par les institutions locales. « A Caen, la solidarité s’organise. Nous ne sommes pas les seuls à faire ça. D’autres acteurs ont lancé ce genre d’initiatives, notamment le Dôme (un centre de culture scientifique). Cela permet au personnel soignant d’anticiper. Pour l’heure, notre territoire est relativement épargné », indique Christophe Bansard. L’Institut Lemonnier a également donné à du personnel infirmier son stock de combinaisons intégrales de peintre à usage unique.

Des migrants confinés à l’internat

L’Institut Lemonnier compte vingt-quatre jeunes migrants, hébergés dans son internat. Ils y sont aujourd’hui confinés, en présence d’éducateurs spécialisés qui se relaient à leurs côtés. Pour assurer la continuité pédagogique auprès de ces élèves, des enseignants volontaires viennent leur faire classe. En revanche, ils n’ont plus accès aux ateliers qui ont été mis à l’arrêt. Ces jeunes ont accès aux installations sportives pour une pratique individuelle dans le respect des gestes barrière.

Fénélon Vaujours participe au projet « 3D4Care » d’entraide pour l’impression 3D de visières pour les soignants.

Sollicité par M. SEMAMA, professeur de sciences, Fénelon a tout de suite répondu favorablement à l’appel pour prêter son imprimante 3D afin de participer à cette jolie initiative. Les soignants, premiers exposés dans cette crise sanitaire, serait en effet mieux protégés grâce à ces visières.

Ce projet est nommé « 3D4Care », coordonné par M. Pascal Morenton intervenant à Central/Supelec. Il s’agit d’un projet collaboratif entre des personnels issus des établissements ou structures universitaires et hospitalières suivants :

  • Laboratoire URB2i (UR 4462) des Universités de Paris et de Sorbonne Paris Nord
  • Centre de simulation ilumens Paris Diderot
  • PARCC Inserm
  • "la fabrique", le fab-lab de CentraleSupélec
  • AP-HP

Ce consortium a lancé une initiative pour doter rapidement et gratuitement les soignants de visières de protection, validés par eux. Les premiers exemplaires sont arrivés à l'hôpital Pompidou dont les soignants ont validé le design. Des fabrications sont en cours dans de nombreux fab-labs, établissements académiques et particuliers, en Ile de France pour alimenter une chaine d'assemblage située à Paris.

 

+ d’informations sur http://3d4care.org

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