Échos du campus
Attentes des participants, exemples de responsabilité en partage, projets pour la vivre encore mieux, ressentis des travaux en cercle... dans toute leur diversité, les participants du campus prennent la parole... jour après jour...
« Un comité diocésain des élèves »
Patrick Wolff, directeur diocésain de Strasbourg
De ce Campus, je retiens la productivité des travaux en « cercle », avec des personnes aux profils très variés qui se sont très rapidement parlé. Les idées ont fusé. La parole a circulé.
C’est toujours une joie de constater que lorsqu’on réunit des personnes de l’enseignement catholique très différentes, cela communique bien. C’est révélateur du fait que nous partageons quelque chose de fort : le projet commun de l’enseignement catholique et une forme de fraternité chrétienne, bien sûr … mais aussi cette idée de « la responsabilité en partage » qui est inscrite dans notre ADN. Sinon, on ne dialoguerait pas aussi facilement. L’enjeu est bien de la vivre mieux encore sur le terrain où il peut y avoir des difficultés, c’est vrai.
J’ai été très heureux bien sûr de voir un élève participer à mon cercle. On était à l’aise avec lui et lui avec nous. C’était un peu la nouveauté du Campus.
Cela fait écho à la journée du Réenchantement vécue dans notre diocèse. Le 8 mars dernier, tous les conseils d’établissement et le Codiec (soit près de 240 personnes) ont été réunis à Strasbourg et les élèves ont été associés à ce temps fort. J’ai été tellement impressionné et touché par l’implication de ces jeunes que j’ai annoncé à cette occasion la création, à la rentrée prochaine, d’un comité diocésain des élèves. Ce sera une grande première !
« Devenir davantage acteur »
Wendy Trigot , secrétaire de direction au collège Sacré-Cœur – Saint-Thomas à Tourcoing (59)
C’est la première fois que je participe à ce type d’événement. Pour moi, qui n’ai pas l’habitude d’échanger avec des responsables d’instances, c’est une belle expérience et j’ai fait de belles rencontres. Je repars avec des questionnements et des idées. Cela m’amène à des remises en question personnelles.
À mon retour dans mon établissement, j’espère être capable de partager avec les autres tout ce qui m’a enrichi durant ce Campus. J’ai aussi l’intention de faire de mon mieux pour être davantage acteur. On dit bien : "Partager ses propres richesses c’est très bien mais aider les autres à révéler les leurs, c’est encore mieux". Je vais m'y efforcer. On ne soupçonne pas les talents des autres. Il nous faut les aider à être responsables eux aussi.
« Porter des actions communes avec l’Apel »
Marie-Agnes Brethé, psychologue et présidente de l’Association nationale des psychologues de l’enseignement catholique
En tant que psychologue, la responsabilité en partage se travaille au quotidien. Les actions que nous proposons, suite à notre rencontre avec un jeune, s’articulent toujours en lien avec lui, sa famille et les enseignants. Il en va de même au niveau des équipes pédagogiques que j’anime, ou encore au sein du conseil de direction de l’inter-diocèse, auquel je participe, dans lesquels les décisions sont issues d’un travail collaboratif.
En revanche, à l’échelle d’un établissement, nous restons trop souvent cloisonnés à l’intra-muros, alors que nous aurions à apprendre de ce que mettent en place les autres écoles. Nous gagnerions aussi à croiser davantage nos regards avec l’Apel, notamment sur la thématique du harcèlement. En la matière, nous faisons des choses auprès des enseignants, l’Apel auprès des parents, il serait bénéfique que nous portions des actions communes.
"Je trouve le thème choisi extraordinaire!"
Hector Balas, président d’Impala,
une startup sociale spécialisée sur l’orientation
Impala travaille avec des établissements scolaires, y compris de l’enseignement catholique. On s’appuie sur l’éducation au choix. J’ai rencontré Jean-Marc Petit de RenaSup et d’autres acteurs de l’enseignement catholique qui nous ont accompagnés dans la compréhension des grands enjeux de l’orientation. Ils nous ont présenté différents responsables. De vrais liens se sont tissés et j’ai été ainsi invité au Campus. Je trouve le thème choisi extraordinaire ! C’est le cœur du sujet. Le système scolaire tel qu’il a été construit est un couloir : professeurs et élèves subissent le plus souvent ce qui leur est imposé. Le travail sur la responsabilité en partage passe par cette prise de conscience. On se permet d’imaginer comment changer l’École. Cela traduit la volonté d’impulser une dynamique pour l’Ecole et plus largement pour la société. « Les cercles » ont selon moi deux enjeux : la sensibilisation et la production. La sensibilisation marche très bien, même si on a aux Mureaux des personnes très motivées. Pour ce qui est de la production, je ne suis pas très à l’aise avec cette forme de travail. Ce n’est pas ainsi que je suis le plus productif. J’aime creuser un thème de manière personnelle avant d’échanger avec les autres. On traite de sujets qu’on n’a pas eu le temps de vraiment travailler. Il y a un petit côté frustrant. Mais au niveau sensibilisation, c’est super !
« Une direction partagée »
Marion Genet, adjointe de direction à l’école de la Providence, à Vinay (38)
Dans notre école, qui est une petite école de quatre classes (100 élèves), nous avons fait le choix de mettre en place une co-direction de l’établissement, avec une directrice et une adjointe. Aucune décision n’est prise sans se consulter.
Cela permet de sortir de la solitude de chef d’établissement, d’être plus éclairé pour prendre une décision. Toutes les tâches ont été listées et partagées. La rémunération est partagée, en revanche, l’inspection académique n’a pas accepté le partage de la décharge. Mais nous le vivons bien, nous considérons que c’est la contre-partie d’une proposition pionnière.
"Comment révéler et valoriser les talents des personnels Ogec ?"
Fabienne Dherbilly, attachée de gestion à l’Institution Sainte Jeanne d’Arc, à Vitry (Ille-et-Vilaine)
En tant qu’économe, mon cheval de bataille c’est de travailler à ce que les personnels Ogec se sentent membres à part entière de la communauté éducative. Dans la suite de ce séminaire, j’aimerais proposer aux salariés de mon établissement un atelier, sur le mode du world café : comment auraient-ils envie de s’impliquer davantage dans la vie de la communauté éducative ? Dans le sillage d’un thème que nous avons beaucoup travaillé dans mon cercle, je m’interroge : comment révéler et valoriser les talents de ces personnels ? Par exemple, on ne leur propose jamais d’animer des ateliers pour l’établissement. Ça pourrait être une piste. Être ici m’a beaucoup enrichie. S’extraire du quotidien pour consacrer du temps à la réflexion permet de redonner du sens à ce qu’on vit. Je vais afficher les six axes dans mon bureau : ce sera le fil rouge de ce que je pourrai proposer à mon échelle.
« Mieux assosier les parents
à la vie de l’établissement»
Anne de Charnacé,
présidente de l’Apel du groupe Saint-Jean-Hulst à Versailles (78)
Le thème est bien choisi mais encore faut-il que ce partage entre acteurs de la communauté éducative soit bien réel. Les parents ne sont pas toujours associés à la vie de l’établissement. Un exemple : à Saint-Jean-Hulst, les parents correspondants n’assistent pas à la totalité du conseil de classe. De plus, ils sont choisis par les responsables de niveau. En revanche, afin d’accompagner les parents, nous sommes conviés aux conseils d’éducation.
Cela me fait grand plaisir de porter la voix des parents d’élèves dans un cercle. J’ai beaucoup apprécié de pouvoir échanger librement et sans contrainte avec différents acteurs de l’enseignement catholique : des directeurs diocésains, des professeurs, des élèves, du personnel de ménage… Que nous puissions tous ensemble réfléchir sur la même problématique est important. Cela permet un vrai partage et ne peut que tous nous enrichir.
"Un conseil en pastorale des jeunes pour les jeunes"
Kevin Martos, animateur en pastorale scolaire à l’ensemble scolaire Saint-André – Sainte-Marie de Saint-André-de-Cubzac (33)
J’ai participé aux Journées mondiales de la Jeunesse au Panama avec le groupe d'éducateurs de l'enseignement catholique en janvier et février dernier. Je suis depuis trois ans APS et j’ai 27 ans. Le thème de la responsabilité en partage m’a semblé très abstrait. Du coup, je me suis demandé si je partageais moi-même ma responsabilité. De fait, quand je suis arrivé dans l’établissement, je portais seul avec le chef d’établissement la responsabilité de la pastorale. Ce qui était trop lourd et inefficace pour témoigner de Dieu dans l’établissement. J’ai donc eu l’idée de créer un conseil pastoral des jeunes qui réunit une fois par mois tous les niveaux (de la 6è à la 3è), soit douze élèves qui sont élus par l’ensemble des professeurs sur les critères d’engagement pastoral, de sérieux et de confiance. La responsable de la vie scolaire y assiste avec moi. Ce conseil a pour vocation de permettre aux élèves de faire connaître le Christ à leurs camarades à travers des actions caritatives (action bol de riz pour une association, visites d’une maison de retraite…). Les élèves construisent aussi les célébrations de Noël et de Pâques et des temps d’envoi (choix des chants, des textes, de la prière universelle et animation musicale). Cela fonctionne très bien mais ces élèves auraient besoin d’une petite formation à la liturgie. Ceci dit, je suis là pour canaliser les énergies et veiller à la beauté des célébrations et à la faisabilité des projets caritatifs. Ces jeunes « conseillers en pastorale » sont connus de l’ensemble de l’établissement et sont à l’écoute de leurs camardes pour faire remonter au conseil pastoral des initiatives qui pourraient venir d’autres élèves. Deux de ces élèves siègent d’ailleurs au conseil pastoral de l’établissement qui réunit tous les membres de la communauté éducative volontaire.
"Des débats en classe"
Antoine Bonnavent, en deuxième année de BTS conception de produits industriels
au Lycée Godefroy de Bouillon à Clermont-Ferrand
Dans ma classe, l’enseignante de culture générale et d’expression nous donne l’occasion de nous exprimer sous la forme de débats ou d’ateliers d’expression, dans la salle théâtre de l’établissement. Ça nous apporte de l’ouverture d’esprit : nous nous ouvrons à la diversité des points de vue, nous prenons l’habitude de partager nos opinions. C’est dans ce cadre que notre chef d’établissement a proposé à tous les élèves de notre classe de participer au séminaire.
« Nous partageons une responsabilité éducative »
Caroline Bro-Clapier, infirmière scolaire à Massillon Pour les personnels de santé scolaire, Catherine Cariou, médecin scolaire à Paris et Marion Thiollier, infirmière scolaire à Saint Cyr
Nous sommes ravies de participer au Campus car nous avons tendance à travailler de manière assez isolée dans nos établissements alors que nous sommes parfois en première ligne sur des situations très délicates qu’il ne convient pas de gérer seul.
Dans le cas de signalements de maltraitance, par exemple, les enseignants ont besoin d’être accompagnés, réassurés et nous devons travailler en lien étroit avec le chef d’établissement, selon une procédure bien établie. Les échanges du Campus permettent de nous faire connaître et d’inciter tous les acteurs éducatifs à prendre en compte notre problématique, à mieux nous identifier comme personne ressource. Avec tous les acteurs de la communauté éducative, nous partageons une responsabilité éducative en matière d’éducation à la santé, d’éducation affective relationnelle et sexuelle ainsi qu’en matière de prévention.
Avec eux tous nous pouvons aussi être amenés à porter un secret partagé qui respecte le devoir de confidentialité mais donne aux éducateurs des informations lorsqu’une situation particulière nécessite qu’ils adaptent leur posture et leurs exigences.
« Il faut aller profond et haut »
Olivier Fetet, chef d’établissement à Sainte-Marie à Stains,
ancien directeur diocésain de Reims et Châlons-en-Champagne
J’ai eu la surprise d’être sollicité pour venir au Campus. Le fait d’être directeur d’un collège et lycée en Seine-Saint-Denis et mon parcours dans l’enseignement catholique ont sans doute joué... Pour avoir eu la chance d’animer les premières années du Réenchantement quand j’étais directeur diocésain, je vois la nécessité et la difficulté d’avoir ces temps de respiration et de trouver la bonne inspiration quand on est toujours dans le faire. Il faut trouver à présent un point d’orgue de toutes ces années pour aller vers autre chose. Le choix de cette thématique du partage de la responsabilité est un vrai défi. C’est une manière de mettre en actes tout ce qu’on essaie de vivre depuis plusieurs années. J’ai trouvé cela gonflé. La barre est haute ! Dans la société, on voit bien qu’il y a quelque chose qui se joue à ce niveau-là, comme en témoignent les gilets jaunes. Il faut aller profond et haut. Ces journées aux Mureaux prennent la forme ce qui se vit dans les établissements. J’ai hâte de voir ce que cela va donner. Hier, dans le cercle et pendant les pauses et les repas, j’ai senti une résonance immédiate. Tout le monde adhère au processus. On atteint une qualité de relation et de réflexion qu’on ne trouve pas tout de suite partout.
« Co-construire le cours idéal »
Jean Chapuis, délégué aux œuvres d’éducation du réseau La Salle
En novembre 2017, j’ai participé à une expérience dans le cadre d’un rassemblement post-bac du réseau lasallien, réunissant 160 étudiants et 80 enseignants : un des ateliers consistait à imaginer le cours idéal. Ce travail a donné lieu à une formation des enseignants post-bacs visant à stimuler la motivation des étudiants. Ces initiatives montrent qu’il est possible de co-construire une dynamique pédagogique, dans le dialogue entre étudiants et enseignants. A ce titre, il existe des établissements qui ont mis en place des conseils pédagogiques, dans lesquels la présence des élèves serait fortement bénéfique.
« Venir à ce campus est une aventure ! »
Marie-Odile Urlacher,
agent de service
à Sainte-Clotilde à Strasbourg (67)
Mon chef d’établissement m’a proposé de venir aux Mureaux, avec une collègue CPE. J’arrive à la retraite l’n prochain mais c’est la première fois que je fais une session de ce type. J’ai un peu de mal à m’exprimer. Pour moi, venir à ce Campus est une aventure ! Les débats sur les projets à mener ne me concernent pas vraiment mais c’est intéressant. À Sainte-Clotilde, je n’ai pas tellement de contacts avec les élèves et les profs. Il y a peu d’occasions de rencontres, sauf lors de la réunion de pré-rentrée. Le personnel d’entretien n’est pas au courant de ce qui se passe sauf via une « feuille de semaine » qui nous indique certaines activités. En revanche, je discute beaucoup avec les sœurs de Ribeauvillé auxquelles appartient l’établissement et qui m’ont embauchée.
« Des lieux et des espaces de rencontre »
Hélène Laubignat
Responsable de l’association de parents d’élèves de Picardie et membre du bureau national de l’Apel.
Les parents d’élèves de Jean-Paul 2 à Compiègne, grand ensemble scolaire de 3000 élèves ont instauré des temps conviviaux -petit-déjeuner, pause café, en direction des diverses équipes enseignantes et techniques des sites de l’établissement. Passé quelques réticences et scepticismes, liés à la crainte d’une volonté intrusive des parents, ces rendez-vous sont rentrés dans la culture de l’établissement. Ils donnent même parfois lieu à des temps partagés inter-équipes, voire avec invitation de partenaires extérieurs. Cela permet aux parents de mieux connaître les personnes qui font le quotidien de leurs enfants, d’avoir des échanges en direct et améliore globalement le climat scolaire.
Tout à fait dans l’esprit du Campus, cette initiative pourrait y trouver des prolongements puisqu’on y travaille aussi sur des lieux et espaces de rencontre pour formaliser ce type de contacts dans les établissements.
« On a toujours des progrès à faire dans ce domaine »
Jean-Yves Mahéo, secrétaire du conseil d’administration de la Fnogec
La responsabilité partagée, on la vit chaque jour en Ogec ! Ce n’est pas le président d’Ogec qui décide de tout. C’est son conseil d’administration dans lequel figure un président, un secrétaire, un trésorier et des membres. Douze personnes au maximum. La responsabilité est aussi partagée entre l’Ogec, le chef d’établissement, le président de l’Apel et la tutelle, tous les acteurs qui contribuent à la bonne marche de l’établissement.
Je trouve important de travailler sur ce thème car il est toujours bon de rappeler que ce partage de responsabilité doit se vivre en permanence et à tous les niveaux. On a toujours des progrès à faire dans ce domaine, le but étant de mieux servir l’Eglise et l’enseignement catholique. Notre richesse tient là : dans la communauté éducative. Je viens au Campus dans un esprit constructif avec l’envie de partager avec les autres et d’avancer ensemble.
« Favoriser le travail d'équipe pour développer la mise en projet en action de nos jeunes »
Pascale CHAUSSE, enseignante du lycée sainte-Anne-saint-Joseph à Lure
La participation de nos lycéens à la préparation du Campus nous a permis de créer une nouvelle commission au lycée au sein de laquelle des élèves proposent et choisissent leurs projets pédagogiques.
C'est une belle avancée pour mieux travailler ensemble afin de développer la mise en action des élèves, mieux connecter les apprentissages à leurs goûts et leurs envies.
« Nous souhaitons que
les enseignants nous fassent confiance »
Sarah Pillot, 17 ans,
lycée sainte-Anne-saint-Joseph à Lure,
première bac pro gestion administration
« C’est une fierté pour nous d’être là et de participer à ce séminaire, pour porter la voix des élèves. Les élèves partagent l’envie d’être responsables. Nous souhaitons que les enseignants nous fassent davantage confiance, pour nous apprendre à être autonomes. Pour préparer ce séminaire, nous avons d’abord travaillé cette question dans notre établissement, en écrivant sur des post-it ce que représentait pour nous la responsabilité en partage. Puis, nous avons tout mis en commun.
Nous avons participé à une deuxième réunion, à Paris, avec un lycée parisien et un ensemble scolaire de Bretagne, rassemblant une école primaire et un collège. Grands et petits ont travaillé ensemble. Mon sous-groupe s’est vu confié le thème « Se sentir bien ». Nous nous sommes beaucoup inspirés des remarques des élèves du primaire, qui, avec leurs mots, ont pointé des choses toutes simples, mais très justes, comme le besoin d’enrichir la décoration des locaux et cours de récréation, de couleurs et de dessins, pour qu’ils soient moins froids et plus conviviaux. »
« On se sent utiles ! »
Maxime Hagmann, 16 ans, élève de première en bac pro vente, au lycée Sainte-Anne-Saint-Joseph à Lure (Franche-Comté)
« C’est important que des élèves puissent apporter leur point de vue sur ce thème de la responsabilité en partage, que notre parole soit prise en compte par les adultes. On se sent utiles ! Dans notre établissement, nous avons travaillé cette question, et ce qu’il en est ressorti, c’est que nous aimerions décider davantage de la façon de travailler nos projets, point commun à tous les élèves. Par exemple, plutôt que d’organiser des projets par filière, nous aimerions organiser un projet qui nous rassemblent tous, pour travailler avec des jeunes d’horizons et de points de vue différents. »
Je crois beaucoup à la collaboration
et au partage de tous
Mohammad Vâlsan, enseignant
à l’École Saint-Martin à Chagny (71)
et référent numérique pour l’enseignement catholique de Bourgogne
Je n’étais pas à Vittel. Mais je travaille avec Jacqueline Puyravaud, formatrice à l’Isfec de Dijon et animatrice du Laboratoire de Bourgogne Franche-Comté. Avec mes collègues de l’équipe des référents numériques, on a conçu un escape game autour du Réenchantement qui a été utilisé dans la France entière. Je suis heureux de constater que dans l’enseignement catholique dès qu’on s’engage, on fait confiance, même à des jeunes comme moi. Je n’ai que 29 ans, mais on me donne la parole, comme aujourd’hui. Cela me procure de l’énergie pour réenchanter l’École à mon niveau.
Ce thème de la responsabilité partagée me fait penser au dernier repas du Christ qui partage son pain et qui fait confiance pour que ses disciples portent son message. Cela me fait penser aussi aux « co-pain », ceux qui partagent le pain avec les plus petits. Je suis pourtant musulman mais sensible à ces valeurs chrétiennes et universelles. Je suis très heureux d’accueillir dans ma classe des élèves de toutes confessions comme j’ai été moi-même accueilli en tant qu’enseignant. Je suis content d’être là aux Mureaux. Je crois beaucoup à la collaboration et au partage de tous.
Ce qui m'intéresse surtout, c'est la dimension managériale
Cédric Guilleman,
secrétaire général de l’Ugsel, fédération sportive et éducative de l'Enseignement catholique
Cette thématique de la responsabilité partagée n’a pas été encore travaillée à l’Ugsel. Mais le sujet me parle beaucoup. Comme prof de physique-chimie au départ, puis formateur et directeur adjoint au lycée Saint-Adrien à Villeneuve-d’Ascq (59), je vois un lien avec l’enseignement et le travail coopératif. On a besoin de coopération dans un monde complexe.
Mais ce qui m’intéresse surtout c’est la question managériale. Dans une société où chacun s’autonomise, la responsabilité descendante est limitée. Il faut donc croiser les regards. Un exemple : quand on fait une répartition des horaires des enseignants dans un établissement, le chef d’établissement peut décider seul ou associer toutes les parties prenantes dans un objectif commun au service du jeune.
"Passer de quelqu'un qui n'existe
pas à quelqu'un à qui on confie une mission"
Bruno Dimpre, président de l’Ugsel
et chef d'établissement à Notre-Dame-des-Dunes à Dunkerque
Avec ma double casquette je ne peux que m’appuyer sur les autres. Une organisation très formelle des réunions de direction chaque semaine permet à chaque personne responsable de site de trouver qu’elle a le pouvoir d’agir, même si je reste le pilote de l’ensemble car aucune décision n’est prise sans mon accord.
La mise en responsabilité, c'est aussi un levier de transformation : J’ai un jour nommé professeur principal un enseignant de musique, souvent absent pour maladie, à l’étonnement général. Ça a complètement changé son positionnement, et son comportement: Il est passé de quelqu’un qui n’existait pas à quelqu’un à qui on n’avait confié une mission.