Elections 2022: La contribution de l’Enseignement catholique

À l’orée des élections présidentielles et législatives de 2022, l’Enseignement catholique prend la parole politiquement.
En s’adressant aux élus à un moment clé, il fait entendre sa voix singulière dans la construction d’un projet commun pour l’école.
Le tout en affirmant l’urgence d'un dialogue positif indispensable à une société fraternelle.

 

 « Pour davantage d'équité éducative »

 


Philippe Delorme, secrétaire général,
explique pourquoi l'Enseignement catholique
veut faire entendre sa voix, et dévoile
les grandes lignes de la contribution.

 

Pourquoi l’enseignement catholique contribue-t-il au débat électoral ?

Philippe Delorme : En tant que partenaire du service public d’éducation, il est utile que nous prenions part au débat électoral. Nos préconisations, diffusées courant février dans nos réseaux et auprès des élus, ne prennent pas la forme de revendications pour l’enseignement catholique mais concernent l’ensemble du système éducatif. Plus que des demandes de moyens, elles visent surtout à optimiser budgets et fonctionnements.

 

Comment évoluer vers plus de subsidiarité éducative ?

Ph. D. : Pour nous, subsidiarité doit rimer avec solidarité. Il s’agit de faire confiance aux acteurs de terrain en leur donnant l’autonomie nécessaire pour s’adapter aux besoins de leurs élèves. Ce pourra être en accordant des dotations horaires globales plus souples afin de favoriser des mixités scolaires profitables à tous, ou en optimisant la gestion des remplacements. Les chefs d’établissement devraient aussi disposer de marges de manœuvre accrues pour recruter leurs enseignants qui, de leur côté, doivent pouvoir s’emparer de leur liberté pédagogique.

 

Quelles sont vos demandes d’ordre pédagogique ?

Ph. D. : Les enseignants ne doivent plus être bridés par des « programmes carcans » afin de pouvoir adapter ceux-ci à la population scolaire accueillie et de concevoir leurs progressions plutôt par cycle que par niveau. Nous souhaitons ainsi que la révision des programmes du cycle 4 dessine un collège unique moins uniforme, plus en phase avec le nouveau lycée. Concernant ce dernier, nous demandons à ce que les mathématiques soient réintégrées dans le tronc commun et nous préconisons de décloisonner les filières entre les lycées afin de diversifier les parcours.

 

 

Vous réaffirmez votre attachement au modèle contractuel…

Ph. D. : Oui, même s’il doit évoluer pour favoriser les expérimentations locales, telles que celle sur l’éducation prioritaire dont nous espérons qu’elle sera étendue à tous les établissements – publics et privés – accueillant des populations socialement fragiles. La contractualisation gagnerait aussi à mieux associer les territoires, en généralisant une gestion intercommunale du 1er degré ou en reconnaissant davantage les réseaux d’établissements. Concernant les cartes de formation, nous réclamons là encore plus de souplesse. Nous ne pouvons y être intégrés comme une variable d’ajustement du public. Nous devons offrir une alternative aux familles partout.

 

Que préconisez-vous pour les enseignants ?

Ph. D. : Améliorer l’attractivité du métier impose une revalorisation salariale importante qui doit aussi concerner les suppléants et les nouvelles évolutions de carrière. Nous souhaiterions voir mieux valorisés la qualité et l’investissement professionnels. Une annualisation des obligations de service, incluant une formation continue renforcée, ou l’ouverture à la bivalence disciplinaire pour les volontaires, ouvriraient des perspectives intéressantes. Enfin, pourquoi ne pas avoir un statut unique pour les enseignants du 1er et 2d degrés, avec la possibilité pour tous de passer l’agrégation…

 

Le tout au service d’une équité accrue…

Ph. D. : Pour que l’Enseignement catholique puisse remplir pleinement sa mission d’éducation, notamment auprès des publics défavorisés, il convient de rompre avec une inégalité de traitement qui l’exclut des politiques publiques de soutien (comme le plan de relance ou l’aide au financement des nouvelles obligations réglementaires d’accessibilité). Il est aussi révoltant que ses familles soient privées des subventions sociales, attribuées par exemple pour la restauration scolaire aux élèves du public, ou que l’accompagnement d’élèves en situation de handicap sur le temps périscolaire soit hypothéqué dans le privé, alors que les collectivités locales le prennent en charge dans le public. Un enfant est un enfant !

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