Le ministre en visite dans l’enseignement agricole privé
Pour marquer la rentrée, le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, s’est rendu, le 5 septembre 2019, dans trois établissements représentant les grandes familles de l’enseignement agricole -du public comme du privé. Au lycée Sully du réseau Cneap à Magnanville (78), dernière étape de la journée, le ministre a prononcé son discours solennel de début d’année.
Un geste de reconnaissance bienvenu pour les établissements du Cneap dont les effectifs de rentrée ne progressent pas encore.
Aurélie Sobocinski
« Je ne fais aucune différence entre les familles de l’enseignement agricole. Toutes ont le même objectif : éduquer, insérer, former les jeunes. L’enseignement agricole est une pépite avec 195 000 apprenants de la 4e au BTS, des taux de réussite et d’emploi exceptionnels. C’est ensemble que nous voulons la faire briller.» Pour son discours de rentrée, le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume a envoyé un signe fort -inédit même- en choisissant un établissement du Cneap -le lycée Sully de Magnanville dans les Yvelines, pour prononcer son discours de rentrée marqué par la remontée globale des effectifs qui ne profite toutefois pas à l'enseignement agricole privé.
« Voilà dix ans que le nombre d’élèves diminuait. À cette rentrée, il est passé de -4000 à +500 jeunes », a salué le ministre, voyant dans cette inversion de tendance les premiers effets de la campagne de communication « l’aventure du vivant » complétée en cette rentrée par un nouveau site Internet d'information et d'orientation (laventureduvivant.fr) et de l’engagement de toutes les composantes de l’enseignement agricole pour mieux faire connaître celui-ci.
Aux enseignants et aux équipes, qui doivent composer en cette rentrée avec les nombreuses évolutions liées à la réforme du lycée, à la Loi Avenir professionnel qui promeut le développement de l’apprentissage dans les lycées et au chantier de rénovation des enseignements annoncée pour 2021 en lien avec l’intégration de l’agriculture raisonnée, le ministre a rappelé son soutien. « L’enseignement agricole va former cette année 10% des apprentis de France, ce n’est pas rien ! Je sais que les équipes ont des craintes, des attentes par rapport à l’évolution des programmes et des filières. Je veux les rassurer et leur dire que je serai auprès d’eux pour que l’enseignement agricole catholique puisse continuer à se développer », a insisté le ministre.
Dans son discours pour l’accueillir, le président du Cneap, François Paliard, a insisté pour « donner corps » à ce « défi de l’année » que constitue la réforme de la voie professionnelle, sur la nécessité de rendre possible règlementairement l’accueil de publics mixtes (issus de la formation initiale par voie scolaire et de l’apprentissage) au sein des mêmes classes pour les établissements de l’enseignement privé. Un chantier en cours avec le ministère du Travail, a confirmé, en aparté, le ministre, sans toutefois préciser d’échéance.
Autre sujet crucial : la question du maillage territorial. Devant l’objectif partagé avec le ministre de reconquête des effectifs, François Paliard a demandé que les moyens d’évolutions soient donnés aux centres de formation du Cneap pour y contribuer, faisant référence aux difficultés récurrentes rencontrées lors des demandes d’ouverture de classes ou d’établissement. Dans l’équipe de Didier Guillaume, le ton s’est voulu rassurant : « L’ambition aujourd’hui est de ne pas fermer de classe au total sur l’ensemble du pays. On veut préserver le maillage en étant agile et en rendant possible si fermeture il y a d’un côté, une ouverture de l’autre. Il faut sortir de la préférence public-privé. »
Enseignement agricole :
premier point sur les effectifs
« C’est une rentrée au climat tendu pour nos établissements si on ne voit que le contrat d’association avec l’Etat. Si on pense en parallèle au développement de l’apprentissage et de la formation continue, alors on peut être moins inquiet », déclare Philippe Poussin, secrétaire général du Cneap en ce début d’année.
Les établissements du réseau de l’enseignement agricole privé enregistrent une baisse de 579 élèves à cette rentrée soit -1,3% des effectifs. Cette baisse est inférieure à l’an dernier (-1,7% des effectifs), où les pertes se situaient essentiellement dans les filières services -majoritaires au sein du réseau – ainsi que dans les filières horticoles alors que les filières de production stricto sensu enregistraient une augmentation de près de 10%.
L’enseignement public lui repart à la hausse pour la première fois depuis dix ans avec +500 élèves. L’enquête « lourde » du ministère de l’agriculture attendue d’ici la mi-octobre apportera des éléments quantitatifs sur ces évolutions par région, filière et niveau de classe.