L’évaluation comme outil de pilotage pour le Snceel

Lors du petit-déjeuner organisé par le Snceel, le 19 octobre dernier au Sénat, l’organisation professionnelle de chefs d’établissement d’enseignement libre a exprimé certaines inquiétudes vis-à-vis de l’évaluation mais aussi l’intérêt de ses adhérents pour ce nouvel outil de management.

Mireille Broussous

 

Pas de doute, l’évaluation des collèges et des lycées, qui démarre dans le public et le privé, préoccupe le Snceel. Preuve en est le petit-déjeuner organisé sur ce thème au Sénat, à Paris, le 19 octobre dernier. « Mes collègues redoutent que l’évaluation de l’établissement ne se transforme en évaluation du chef d’établissement ! », résume Vivien Joby, son président. Un stress lié au fait que la démarche orchestrée par le Conseil d’évaluation de l’école (CEE) est nouvelle. « Nous n’avons pas l’habitude d’être évalués collectivement », ajoute ce responsable.
« En France, la culture de l’évaluation n’existe pas. Nous n’aimons pas l’évaluation car nous l’associons à la formulation de jugements binaires, c’est bien, c’est mal… Pourtant, elle est essentielle, sans quoi on cumule des dispositifs sans savoir ce qu’ils apportent », observe la sénatrice Françoise Gatel (Union des démocrates et indépendants). Rappelons que cette évaluation ne se veut – le CEE insiste sur ce point – ni un audit, ni un contrôle et doit se faire dans un esprit de bienveillance et d’ouverture.

 

Renforcer le dialogue interne

 Malgré ces craintes, les chefs d’établissement sont très intéressés par la démarche. « L’évaluation permet aux établissements de revisiter leur projet et de renforcer le dialogue interne. C’est un outil de pilotage », assure Luc Viehé, du Spelc. Le groupe scolaire Bourges-Centre, à travers son chef d’établissement et vice-président du Snceel Arnaud Patural, s’est porté volontaire pour entrer dans le processus d’évaluation. « C’est une belle opportunité pour dire ce que l’on est, analyser nos pratiques et faire communauté », affirme Arnaud Patural. Le groupe scolaire s’est donné deux mois pour réaliser son autoévaluation et a déjà créé des documents adaptés. Ce qu’appréhende néanmoins Arnaud Patural, c’est une surcharge de travail pour des équipes déjà très sollicitées et dont la capacité d’adaptation a été mise à rude épreuve par la crise sanitaire. Et ce qu’il réclame, c’est un respect absolu des règles de déontologie de la part des évaluateurs externes, même si dans le département du Cher la concurrence entre les établissements publics et privés est exacerbée par la baisse démographique.

 

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