L’orientation en stages

À Bondy (93), le groupe scolaire Assomption propose aux élèves de 3e de suivre quelques heures de cours au lycée professionnel ou technologique dans une filière qui les attire. Pour certains, c’est le coup de coeur.


Par Mireille Broussous 

L’enseignante d’arts plastiques Barbara Fourteau avec quelques élèves de la classe de Marchandisage visuel
L’enseignante d’arts plastiques Barbara Fourteau (à droite) avec quelques élèves de la classe de Marchandisage visuel - © Mireille Broussous

Design », « arts graphiques et visuels », autant de mots qui font rêver les adolescents, et même parfois les parents en recherche d’une orientation professionnelle pour leur enfant qui aime dessiner. De fait, chaque année, le groupe  scolaire Assomption-Bondy qui propose deux bacs professionnels (Marchandisage visuel et Communication visuelle) ainsiqu’un bac technologique Arts appliqués (STD2A), reçoit un nombre considérable de demandes d’inscription. « Certains élèves de 3e ont déjà un projet professionnel clair et cohérent, d’autres pas du tout », explique Eric M’Farredj, directeur du lycée et du collège qui rassemblent 1 250 élèves.

Aux indécis qui peuvent être inscrits dans un autre collège, le groupe scolaire Assomption-Bondy propose des stages d’immersion d’une journée. Créés il y a trois ans, ils leur permettent de mieux appréhender les matières techniques enseignées dans les formations aux arts appliqués (ou dans celles aux métiers de la santé et du social) et d’avoir ainsi une vision plus précise de ce qui les attend. « Une jeune fille passionnée de mangas pensait qu’elle allait trouver dans les cursus que nous proposons de quoi assouvir sa passion pour le dessin. Grâce à cette journée, elle a compris que ce ne serait pas le cas et a cherché une formation plus adaptée », indique Eric M’Farredj. Pour Marion, en 3e "prépa pro", ces journées ont été tout aussi déterminantes. Il lui a suffi de suivre le stage d’immersion aux métiers de la santé et du social pour s’en détourner farouchement. « Tout m’a déplu, les matières enseignées, l’ambiance, le manque de dialogue. Contre toute attente, en discutant avec des enseignants en arts appliqués, je me suis enthousiasmée pour ces disciplines », explique Marion.

Eric M'Farredj, directeur du lycée et du collège, et Nicolas Tocque, son adjoint
Eric M'Farredj (à gauche), directeur du lycée et du collège, et Nicolas Tocque, son adjoint - © Mireille Broussous

119 élèves se sont lancés

Tout d’abord, les collégiens bénéficient d’un entretien d’orientation avec le directeur adjoint de l’établissement, Nicolas Tocque. Puis, en petits groupes de trois à cinq élèves, ils assistent à un ou deux cours de PAO (publication assistée par ordinateur), d’histoire de l’image ou encore de typographie… Ils découvrent ainsi le travail en atelier. En fin de journée, un bilan est réalisé.
Cette année, entre janvier et mars, 119 élèves ont participé au stage. Certains viennent du collège Assomption, d’autres d’une douzaine de collèges privés ou publics de Paris ou de Seine-Saint-Denis. Des professeurs trouvent parfois difficile d’accueillir, semaine après semaine, dans des classes déjà chargées, des jeunes qu’ils ne peuvent pas vraiment faire participer ou avec lesquels ils ont peu de temps pour échanger. D’autres, parce que les effectifs de leurs classes sont plus légers, les accueillent sans problème. Barbara Fourteau, enseignante d’arts plastiques en bac pro Marchandisage visuel leur prépare un document expliquant en quoi consiste la formation, à quels métiers elle conduit et comment se passent les vingt-deux semaines de stage en entreprise. « J’ai douze élèves dans ma classe et je suis assez disponible lorsqu’ils travaillent sur leurs projets, explique Barbara Fourteau. Les stagiaires font de la peinture, de la découpe, observent ce que mes élèves sont en train de faire ». À la fin du cours, elle les reçoit une dizaine de minutes. « La plupart ont envie d’intégrer la formation, même si les parents restent encore parfois réticents », précise-t-elle. Qu’ils soient enthousiastes ou, au contraire, gênés par le dispositif, les enseignants savent qu’ils ont beaucoup à y gagner. Car ils sont sûrs d’avoir l’année suivante des élèves motivés. « Dans les lycées professionnels, il y a, en général, des élèves qui abandonnent tout au long de l’année. Ici, c’est très rare », conclut Eric M’Farredj. Une différence éminemment appréciable.

eca367Issu du magazine Enseignement catholique actualités n°367 juin - juillet 2015

À retrouver dans l'ECA n° 367

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