L’Unetp et le boom de l’apprentissage

« Et demain l’apprentissage ? », tel était le thème choisi par l’UNETP, le 28 septembre à Paris, pour son congrès annuel. L’occasion pour le président de l’Union nationale de l'enseignement technique privé, Jean-Louis Baudier, d’encourager les équipes à ouvrir cette filière dans leur établissement, en veillant à son équilibre financier.

Estelle Dautry

 

Nathalie Tretiakow, adjointe au Secrétaire général de l’Enseignement catholique Emilie Julien, Directrice de l’Agence Nationale Excellence Pro et Jean-François Bessieres, vice-président de l’Unetp.

Une centaine de chefs d’établissement et responsables de CFA ont assisté au congrès de l’UNETP (Union nationale de l'enseignement technique privé), le 28 septembre dernier, à Paris. Sur le thème : « Et demain, l’apprentissage », cette journée nationale de réflexion et débats était centrée sur un secteur en plein essor avec 720 000 jeunes concernés (public+privé) en 2021. Le gouvernement se fixe un objectif d’un million d’apprentis chaque année pour les années à venir. « Reste à savoir si les entreprises ont la capacité de recruter autant d’apprentis… », s’est interrogé Émilie Julien, directrice de l’Agence nationale Excellence Pro.

Nathalie Tretiakow, adjointe au secrétaire général de l’enseignement catholique, a rappelé que l’apprentissage était au centre du projet chrétien. Un groupe de travail s’est d’ailleurs penché sur ses spécificités dans l’enseignement catholique, en soulignant plusieurs axes majeurs : l’apprentissage contribue à la formation intégrale de toute personne ; c’est une voie qui renforce l’articulation monde scolaire/monde du travail ; et enfin, on y promeut la créativité et l’innovation au service des personnes et de la société.

 

Le modèle allemand privilégié

 

Le président de l’UNETP, Jean-Louis Baudier, a encouragé les chefs d’établissement et les directeurs de CFA à veiller aux équilibres financiers. « L’apprentissage est aujourd’hui largement subventionné, ça ne durera pas. Il va y avoir une baisse des niveaux de prise en charge, a-t-il prévenu. Il est important de développer des partenariats avec les entreprises qui ensuite viendront nous chercher pour assurer leur formation continue ou la validation des acquis de l’expérience ».

Un grand chamboulement est à prévoir. C’est le modèle allemand, qui adapte les formations aux besoins du marché de l’emploi, qui semble être privilégié par les pouvoirs publics. « J’ai l’impression que cette réforme est faite pour nous, enseignement privé catholique, a assuré Jean-François Desbonnet, directeur du CFA régional Hauts-de-France Jean-Bosco à Villeneuve-d'Ascq (59). Cela nécessite l’adhésion des équipes, il faut construire le projet pédagogique en fonction de l’alternant et avoir la capacité d’ouvrir rapidement une filière. » Dans les Hauts-de-France, le CFA a un délai maximal de deux mois pour étudier le dossier d’ouverture, puis le directeur diocésain a quinze jours pour donner un avis. Des délais serrés qui permettent de réaliser plusieurs vagues d’ouverture par an. « Nous devons revoir toute l’offre de formation, et nous avons choisi de consulter les inspecteurs pour savoir s’ils valident nos offres. Pour les relations avec les entreprises, nous avons une cellule de trois personnes et nous sommes en contact avec la région Auvergne - Rhône-Alpes », a détaillé Michèle Guionnet, directrice générale de l’Institut Carrel, à Lyon. « Il est encore malheureux que certains établissements ne soient pas allés vers l’apprentissage. Il va y avoir des évolutions qui peuvent être lourdes, il faut nous y préparer », a conclu Jean-Louis Baudier. Une nouvelle journée sur l’apprentissage est prévue au printemps.

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