La Nouvelle Aquitaine rêve son avenir

C’est l’avenir de l’enseignement catholique d’une régio­­n grande comme l’Autriche qui a été débattu, le 8 avril dernier, par quelque 150 représentants de la Nouvelle Aquitaine, en présence d’une délégation du Sgec. Une rencontre que la Web Radio du groupe scolaire briviste Bossuet-Edmont Michelet a contribué à animer!

Les rencontres régionales de l’Enseignement catholique de Grande -Aquitaine se sont tenues le 8 avril dernier à Stam, l’établissement flambant neuf de Saint-André de Cubzac, qui a ouvert en 2019, relevant le double défi de la réforme du lycée… puis du Covid. Avec succès, notamment grâce à une « coordination efficace et réellement collaborative » ont affirmé les cheffes d’établissement du 2nd et du 1er degré, Isabelle Denis Porcheron et Denise Pailliard, plaçant la journée sous le signe de la coopération. En écho, autour d’une tablée dédiée à l’écologie intégrale, Rozenn Petit, chef d’établissement à Saint-Médard et de sa toute nouvelle antenne de Bouscat, une éco-construction en paille et terre, véritable aventure collective, expliquait combien l’essor d’une conscience environnementale profitait au lien et aux collaborations.

Et de fait, ces acteurs aux profils et horizons très variés issus des 10 diocèses de la Région, s’ils ont découvert des réalités bien différentes ont aussi vu émerger de forts enjeux communs. Entre le Limousin qui concentre des établissements plutôt importants dans les préfectures et sous-préfectures, la Vienne dont un tiers des écoles ont deux ou trois classes ou encore la Gironde qui abrite la dynamique métropole bordelaise et les Landes où l’Enseignement catholique est très peu présent, s’est fait jour une vraie volonté d’avancer collectivement dans des stratégies de développement communes.

Le tout dynamisé par une dizaine de lycéens reporters de la Web radio Askip, de l’ensemble scolaire briviste Bossuet-Edmont Michelet, venus s’essayer à la vidéo pour l’occasion et qui ont multiplié les interviews : « Ça change vraiment notre regard sur les profs et les chefs d’établissements de pouvoir les interroger ainsi si librement. Certains débats restent très abstraits pour moi mais j’ai été frappée par cette volonté de davantage affirmer le projet éducatif chrétien dont on n’a pas toujours conscience en effet » témoigne Guillemette, élève de seconde.

Un aspect qui a aussi retenu l’attention de Gaelle Baldassari, Enseignante enseignante à sainte-Catherine de Villeneuve-sur-Lot qui remercie Emmanuel Jolivet, son chef d’établissement, - et directeur diocésain – de lui avoir offert l’opportunité de participer à l’événement et qui en repart séduite par l’idée de proposer des temps spirituels réguliers pour acculturer les membres de l’établissement, en particulier les suppléants à ce souci porté à la transcendance dans les établissements catholiques, car j’y perçois cette possibilité d’interroger le sens de la vie comme une vraie valeur ajoutée, pour nous comme pour les jeunes ! »

Elle s’est aussi sensibilisée à la possibilité de réinventer le modèle et les solidarités économiques des établissements qui a été un autre axe d’exploration important de cette journée. Elle a par exemple rencontré Clément Couturier, recruté depuis un an sur un poste mutualisé entre les directions interdiocésaines de Limoges et de Poitiers, comme responsable du mécénat d’entreprise. Un poste encore très atypique dans les instances de l’Enseignement catholique, autant que ce type de mutalisations inter-académiques qui concerne trois autres personnels qui exercent, comme Clément Couturier, leur mission sur cinq diocèses. « Il s’agit aussi d’inciter les établissements à interroger leur offre pour mieux répondre aux besoins des acteurs économiques. Une entreprise peut par exemple participer à l’extension d’un établissement en proximité directe avec un de ses sites qui recrute de nouveaux salariés. Il faut imaginer des interactions donnant-donnant mais je pars de loin en découvrant que même de gros établissements n’investissent pas du tout le champ de la relation aux entreprises ! »

Carte d'identité

  • Une région de 84 000 km2

 

  • 10 000 enseignants
  • 5000 personnels Ogec
  • 50 personnels diocésains
  • 137 700 élèves
  • 100 000 familles

 

  • 10 diocèses
  • 12 départements
  • 8 directeurs diocésains et interdiocésains

 

A ce qu'il paraît ("Askip", pour les jeunes) , Philippe Delorme, secrétaire général de l'Enseignement catholique ce serait fait interviewer par les jeunes journalistes brivites de la Webradio lycéenne Askip.

Voir leur reportage ici

 

 

Les pistes d'action travaillées

Valoriser le projet 

Créer un parcours collectif et individuel autour de l’appropriation d’un socle commun d’appartenance tout au long de la carrière des enseignants et des chefs d’établissements pourrait permettre de mieux vivre et partager le projet éducatif chrétien au quotidien. Des conseils d’élèves pourraient ensuite se charger de les décliner en actions concrètes, en phase avec les attentes de la jeunesse.

Des temps spirituels réguliers pour partager sur la manière de vivre la transcendance comme éducateur dans un établissement catholique pourraient aussi contribuer à mieux diffuser ce projet aux membres de la communauté éducative.

Offre éducative actualisée 

 Pour favoriser la continuité des parcours, depuis la maternelle jusqu’aux diplômes d’ingénieurs que proposera à la rentrée le futur campus bordelais François d’Assise des Campus de la formation ont été imaginés : ces lieux de partage matériel et immatériel donneraient par exemple lieu à un spectacle annuel conjoint, à des laboratoires de recherche pédagogique inter-établissements et rendraient certaines formation accessible sur tout le territoire, sur le modèle de la mutualisation de spécialités initiée par la DDEC 64 depuis 2019 via l’ENT régional.

Du côté du maillage, des groupes se sont penchés sur un système permettant d’organiser les fermetures et ouverture, en lien avec les collectives territoriales et les besoins économiques locaux tandis que des plans écoles rurales ont été imaginés.

Modèle économique et gouvernance

« Solliciter le territoire et s’adapter à ses demandes ». C’est un modèle de gestion des formation pro-actif qui a été proposé par les acteurs de l’apprentissage régional gravitant autour du CFA saint Aspect de Bordeaux.  Avec des cursus s’ouvrant et fermant à la demande selon une logique d’agilité permanente illustrée par le lancement d’UFA loacles, comme celle d’Agen qui, en deux ans a lancé 3 BTS -bientôt 5- plus un bac pro sécurité à Marmande. Le travail en lien avec les chambres de métiers ou les services d’agglo dédiés à l’accueil des nouvelles entreprises a été envisagé aussi. Des profils de postes nouveaux, à l’image du responsable du mécénat recruté par le DDEC de Poitiers ont aussi été réfléchis.

Côté mutualisation, des Utogec et autres ubogec ont été imaginés comme leviers de mutualisation en territoire ou bassin. Tout en préservant l’autonomie et l’identité de chaque structure, ces structures mettraient en œuvre une gestion plus professionnalisée, intégrant naturellement une logique de réseau.

Liberté et l’excellence pédagogique et éducative

Pour systématiser les partages d’expériences, il a été imaginé de construire un site « bourse d’échanges » facilitant les Immersions observations dans d’autres établissements, en France, à l’étranger ou en entreprise. Un esprit d’ouverture qui gagnerait selon certains à être introduits dès la formation initiale, via l’introduction de modules à l’étranger (Erasmus +) ou en entreprise au sein du cursus Meef.

L’animation d’une plateforme d’initiatives locales a aussi été envisagée, à base de temps de rencontres réguliers.

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