Prospective: le Tour de France se clôt à Nice

Le 23 mai dernier, s’est déroulée la douzième et dernière rencontres Prospective des régions métropolitaines. Plus de 120 personnes y participaient, dont les cinq directeurs diocésains de la région Paca-Corse, qui accueille plus de 100 000 élèves dans les établissements catholiques.

Dans le gymnase flambant neuf et moquetté de gris du groupe scolaire Don Bosco –établissement salésien historique – s’est déroulée la douzième et dernière rencontres Prospective des régions métropolitaines. Plus de 120 personnes y participaient, dont les cinq directeurs diocésains de la région Paca-Corse, qui accueille plus de 100 000 élèves dans les établissements catholiques. Une région marquée par une forte concentration des publics dans les zones urbaines qui subissent une forte pression immobilière, et par contraste, une relative difficulté des territoires d’arrière-pays qui vivent des problématiques d’éloignement.

L’hôte des lieux, le directeur diocésain de Nice Philippe Panarello, a souhaité à ses invité « une journée riche, agréable, productive et pleine de couleurs », promesse qui s’est avérée à l’image exacte du déroulement de la journée. Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique, présent comme à toutes les rencontres, a résumé pour son auditoire le principe de la Prospective : « L’enseignement catholique ne changera que par vous. C’est une voie synodale qui consiste à marcher ensemble sur le même chemin, sans verticalité, par une méthode originale, qui peut parfois être déroutante. »

Pierre Marsollier, côté Sgec, et Sébastien Roch, côté Co-design-it, l’agence qui a conçu le dispositif participatif, ont ensuite briefé les participants sur l’exercice maintenant rôdé des échanges collaboratifs, donnant le signal de départ de la série de rotation entre les quatorze tables, autour desquels s’est réparti un public à la représentativité très variée : chefs d’établissements, adjoints diocésains, enseignants, élèves et responsables pastoraux.

Au cours des échanges sur la mixité, des constats ont interrogé : celle-ci, présentée unanimement comme un levier de progrès pour tous, n’est pas toujours appréciée ni des familles ni des élèves.  Les discussions autour du projet de l’enseignement catholique à affermir et affirmer ont permis d’explorer les subtilités de l’anagramme : alors que l’esprit évangélique parle de moins en moins aux familles, l’école catholique se doit, selon un chef d’établissement d’aller bien au-delà de la transmission de savoir, dans le registre de l’écoute, la bienveillance affermir et affirmer, la fraternité et l’écologie.

Autour de la notion d’excellence pédagogique, les participants se questionnent sur la manière d’envisager les programmes, entre un maximum à atteindre ou un minimum à réaliser. Quant au renouvellement du modèle économique, il doit, selon tous, éviter l’écueil de la quête de la cannibalisation et passe par la professionnalisation. Le seule mutualisation, comme la solidarité, montre en effet certaines limites en fonction des périmètres où elle s’exerce.

Les pistes d'action travaillées

Valoriser le projet

Une communication décomplexée impliquerait un chargé de communication par région et par direction diocésaine afin d’oser le numérique et de mieux y associer les jeunes.

Côté participation des élèves, le renforcement la démocratie scolaire et du tutorat entre pairs ont été explorés.

Liberté et excellence éducative et pédagogique

Parmi les leviers d’innovation, le chantier de l’évaluation positive a inspiré les participants qui ont proposé de généraliser une part d’auto évaluation à l’appui de contrats d’évaluation passé avec les élèves, avec formation ad hoc des enseignants.

Des parcours de formation continue aux marges de liberté de l’enseignement catholique, ont aussi été imaginés, avec un tronc commun et des modules adaptés à chaque catégorie de personnel. Le partage et l’analyse de pratiques entre pairs sont aussi largement plébiscités, en adossant cette activité au Laboratoire des initiatives voire à des tiers lieux itinérants, ouverts localement aux partenaires éducatifs.

Une offre éducative actualisée

L’organisation de villages de services autour des écoles a été travaillé dans plusieurs groupes, avec des déclinaisons variées allant de pôle exclusivement éducatif à la création de lieux d’échanges et de rencontres plus ouverts à dimension culturelle et sportive, avec un volet d’aide à la parentalité, et impliquant le tissu éducatif local.

La construction d’une carte de formation partagée viserait à la fois à renforcer la visibilité de l’offre d’enseignement supérieur estampillé « en adéquation avec les valeurs de l’enseignement catholique » et la connaissance des attentes du milieu professionnel (en favorisant les échanges et stages).

Repenser le modèle économique
et la gouvernance

La nécessité de développer l’expertise économique doit pour les participants s’accompagner du développement du mécénat.

Pour limiter la sélection par l’argent, l’idée d’une cordée des entrepreneurs qui proposerait des bourses d’études aux élèves méritants a aussi été explorée.

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