Solidarité envers les écoles fragilisées

De nombreuses décisions ont été prises par le Secrétariat général de l’enseignement catholique et la Fédération des Ogec pour aider les établissements à faire face à la crise. Il s’agit notamment d’assurer la viabilité des plus fragiles, en gérant avec tact les relations avec les familles.

Mireille Broussous

Comme pour tous les autres secteurs économiques, la crise sanitaire risque fort de fragiliser encore plus les établissements qui souffraient d’une santé précaire, tandis que les autres s’en sortiront sans dommage. « Nous avons un avantage indéniable : comparées à d’autres activités, nos recettes proviennent aux deux-tiers de fonds publics et ne seront donc pas touchées », rappelle Yann Diraison, adjoint au secrétaire général de l’enseignement catholique. Mais il est vrai que les plus petits établissements risquent de pâtir d’un manque de recettes essentielles à leur bon fonctionnement. Par exemple, celles liées aux fêtes et kermesses de fin d’année qui permettent notamment d’acheter du matériel pédagogique, d’organiser des sorties scolaires et de conduire des projets divers. Si elles ne peuvent avoir lieu, on peut imaginer qu’elles soient reportées à la rentrée de septembre, suggère le Sgec. Quoi qu’il en soit, le Secrétariat général se veut rassurant : « Il n’est pas envisageable qu’un établissement soit en faillite à cause de la crise sanitaire. Certains d’entre eux pourront trouver un soutien auprès des directions diocésaines. Des solutions pourront être envisagées s’ils peinent, par exemple, à rembourser des échéances d’emprunt immobilier », explique Yann Diraison. Chaque situation sera évaluée au cas par cas.

Des établissements s’interrogent sur la pertinence de mettre au chômage partiel certains salariés. Bien sûr, il est possible de le faire mais tout dépend de leur statut. Les personnels exerçant des fonctions d’éducation ou des fonctions administratives, dont les salaires sont financés par le forfait des collectivités territoriales, ne doivent pas être placés en chômage partiel. En revanche, une demande peut être faite pour ceux qui encadrent la cantine, la garderie ou encore l’étude. La décision d’un dépôt de dossier doit être prise au nom de l’employeur, c’est-à-dire l’Ogec (Organisme de gestion de l’enseignement catholique), en accord avec le chef d’établissement et le président d’Ogec.

 

Relations avec les parents

Certains parents, sans ressources ou directement impactés par la crise parce qu’indépendants, refusent de verser ce qu’ils doivent à l’établissement dans lequel est scolarisé leur enfant.  « Sur ce point, notre position est simple. La contribution familiale est due en totalité. Certains parents ne comprennent pas à quoi elle correspond ni son utilité. Il faut le leur expliquer et faire preuve de pédagogie. En revanche, le montant des services non scolaires – cantines, garderie, études – ne doit pas être prélevé ou doit être remboursé », indique Yann Diraison. En cas de difficulté de paiement de certaines familles, les établissements ont toute liberté pour prendre, comme ils en ont l’habitude, les mesures sociales nécessaires.

Il arrive que des sociétés de restauration continuent de facturer des prestations qui n’ont pas eu lieu ou que des sociétés de transport refusent de rembourser des versements déjà effectués en vue d’un voyage scolaire. « Certaines entreprises tentent d’intimider les établissements mais je ne suis pas très inquiet, la raison reprendra le dessus. Ces entreprises n’ont aucun intérêt à se fâcher avec leurs clients », soutient Yann Diraison. Elles s’en sortiront d’autant mieux qu’elles auront gardé de bonnes relations avec les établissements.

 La Fondation Saint Matthieu se mobilise 

En accord avec le SGEC et la FNOGEC, elle met en oeuvre un dispositif exceptionnel pour accompagner les écoles fragilisées par cette période de crise.

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