Trois journées en une pour le collège
Une journée pour partager sur les mutations et métamorphoses du collège dans l’enseignement catholique.
Le 18 mai s’est tenue une grande grande journée de partages autour des mutations et métamorphoses du collège. Ou plutôt trois journées en une puisque cette rencontre nationale inaugurait un format nouveau, avec un séminaire proposé sur trois sites différents (Angers, Rodez, Reims) afin de rejoindre un maximum d’acteurs et d’être au plus proche des réalités des territoires.
Échos par Aurélie Sobocinski
« Portées par un bel élan, ces trois journées ont démontré que le Réenchantement se vit bel et bien dans les territoires. Et dans les collèges de l’enseignement catholique, où l’on peut rêver, imaginer, respirer, tout en étant pragmatique et en prise avec le monde !
Le pari de croiser les regards des différents acteurs - élèves, parents, CE, AP, chargés de mission, DD, vie scolaire- a partout été relevé. Des pépites ont été mises en lumière, partagées et célébrées.»
Benoit Skouratko,
Animateur du pôle Collège du département Éducation du Sgec,
à l’origine de la dynamique du 18 mai
Dans le grand Est,
Une mise en recherche collective, plutôt que du prêt à penser
« On a voulu travailler en proximité avec le territoire. L’idée de cette journée était de se mettre en marche, d’amorcer ensemble quelque chose de nouveau. »
À partir du sondage des acteurs des établissements, le comité de pilotage de la région Nord-Grand Est (9 diocèses sur 15) coordonné par Joël Potier, adjoint au directeur de l'interdiocèse Marne-Ardenne, a articulé sa journée du 18 mai autour de six enjeux et espaces de liberté à investir pour le collège : repenser l’évaluation, la liaison école-collège, la question du temps, de l’espace, de l’éducation à la fraternité, de l’orientation.
En faisant le choix du collaboratif plutôt que du prêt à penser : à travers des temps d’ateliers et de partage d’expériences, les 125 participants dont une douzaine d’élèves ont été invités à sortir bien au-delà du périmètre de leur établissement et diocèse pour envisager d’autres pratiques et faire réseau.
Un pari réussi : dès le lendemain de la rencontre, un mailing général a été mis en place pour prolonger les discussions. De même, les affiches produites et les documents de synthèse issus des ateliers seront partagés à tous avant les vacances d’été. Quant au comité de pilotage initié pour l’occasion, « il a été vraiment le déclencheur de quelque chose de nouveau qui n’existait pas encore et a trouvé pleine légitimité », se réjouit Joël Potier. L’envie aujourd’hui est de le pérenniser pour que les diocèses puissent continuer à partager leurs questionnements et initier ensemble de nouvelles journées.
Dans l’Ouest
« Oser aller au-delà des réformes!»
Vivre autrement le collège pour le Réenchanter… C’est d’abord le penser comme un lieu d’échanges. C’est ainsi que les diocèses du grand Nord-Ouest (16 participants sur 25) ont voulu engager leur journée du 18 mai. Elle a réuni, au lycée horticole de Les-Ponts-de-Cé (Maine-et-Loire), 160 acteurs du premier comme du second degré -enseignants, chefs d’établissement, élèves, parents, membres et personnels Ogec, chargés de mission, directeurs diocésains...
Des ateliers ont permis de découvrir deux des 17 « pépites », initiatives et expérimentations, présentées par les équipes elles-mêmes –du collège sans note (Jeanne d’Arc à Tours), à la mise en place de temps de travail entre enseignants (St-Nicolas à Villaines-la-Juhel en Mayenne) au Parcours « ADO » pour Accompagnement à la Découverte de Soi et à l’Orientation (La Providence à Olivet dans le Loiret)-, en débattre et nourrir sa propre réflexion.
Lieu de constructions ensuite : l’intervenant Chris Delepierre, « changemaker », est venu partager sa vision globale et hybride d’un collège plus fluide.
Le collège, lieu de passages enfin : chacun a été invité à relire et à exprimer ce dont il souhaiterait se saisir pour construire dès aujourd’hui le collège de demain, à travers une fresque commune, un questionnaire, et des captations vidéo et audio, qui seront partagés au sein d’une plate-forme numérique d’ici début juillet. « Des liens se sont tissés entre des établissements de diocèses différents, décidés à travailler ensemble et à échanger leurs compétences. L’envie apparaît très forte aujourd’hui chez les équipes d’aller, en tant qu’enseignement catholique, au-delà des réformes prévues. C’est le message de cette journée : on peut tout oser », explique Bruno Chauvineau, directeur diocésain de Blois et pilote de la journée, qui imagine déjà le renouvellement de ce format de rencontre en diocèse et/ou en région.
En Occitanie
Valoriser la place et la parole des jeunes
Dans l’esprit du Réenchantement, la journée du 18 mai organisée pour les acteurs de l’Occitanie –neuf diocèses, 170 participants- au collège Saint Joseph De La salle à Rodez a été placée sous le signe du « nous ». « L’idée était de proposer un temps commun où s’arrêter, réfléchir, mutualiser, confronter, échanger, aller plus loin dans ce qui se vit pour chacun au jour le jour en établissement et découvrir combien les diocèses sont déjà des laboratoires d’initiatives, d’expériences, de vécus de fraternité », souligne Philippe Cabrol, coordinateur de cette journée.
Chacun des diocèses a d’abord pu présenter en plénière une de ses pépites : apprentissage du vivre en frères par l’éducation à la relation (Ste Marie Nevers à Toulouse) ; découverte de son discernement intérieur (La Salle à St Christophe, Gers) ; ouverture internationale (Jeanne d’arc à Castelnaudary, Aude), collège apprenant (Apprentis d’Auteuil à St Sulpice, Tarn), sans oublier les liens renforcés entre écoles et collèges (La Salle à Castres et Jeanne d'Arc à Perpignan) ... Autant d’initiatives dont les participants ont pu approfondir la découverte, à l’occasion du déjeuner déambulatoire dans le village des initiatives.
Claude Berruer, ancien secrétaire général adjoint de l'enseignement catholique avec Philippe Cabrol, pilote de la Journée.La journée a aussi fait place à l’écoute de la parole des jeunes sous la forme d’une vidéo réalisée par les élèves sur le collège aujourd’hui et demain. Temps d’apport et de mise en perspective ensuite, Claude Berruer est intervenu comme grand témoin sur les enjeux de la relation éducative en tant qu’acteur de l’enseignement catholique, ainsi que sur ceux du collège de demain. « Ce qui est ressorti avec force, c’est l’envie des acteurs de construire un collège dont le projet est fondé sur des compétences de savoirs, savoir-faire, savoir-être et sur la reconnaissance de la place des jeunes », insiste Philippe Cabrol, qui a décidé avec le comité de pilotage de lancer une évaluation de ce qui s’est vécu. La restitution de l’événement se situera dans un premier temps au niveau diocésain avant d’envisager un partage via les webradios locales de l’enseignement catholique.