Un lycée catho à l’Institut du monde arabe

C’est à l’Institut du monde arabe (IMA), à Paris, que le lycée parisien Le Rebours (XIIè arr.), a réuni, le 14 septembre dernier, les 450 élèves de son pôle post-bac pour une journée d’intégration riche en surprises.

Sylvie Horguelin

 

Le pôle post-bac du Rebours, devant l'institut du monde arabe pour sa journée d'intégration de la rentrée 2018. © Sand'rions

L’amphi de l’Institut du monde arabe (IMA), à Paris, fait salle comble en ce vendredi matin 14 septembre. Installées dans de profonds fauteuils, Alissa, Lina, Inès, en première année de BTS Comptabilité-Gestion au lycée parisien Le Rebours(1), attendent de voir ce que leur réserve cette journée d’intégration. Comme elles, les étudiants de ce lycée polyvalent qui compte cinq BTS(Comptabilité-Gestion, Support de l’action managériale, Management des unités commerciales (MUC), Négociation et digitalisation de la relation client, Services informatiques aux organisations.), une CPGE Économique et Commerciale et un diplôme de Comptabilité et gestion (DCG), sont impatients de découvrir le programme. À leurs côtés, l’ensemble des enseignants et de l’administration participe à l’événement. Il se déroule pour la première fois dans cet endroit prestigieux qui partage avec Le Rebours sa volonté « d’ouverture à l’autre et aux religions ». « Je suis fier de vous accueillir à l’IMA, ce haut lieu de culture », lance Stéphane Dang, responsable du pôle post-bac, avant de laisser la parole à Marie-Line Bonnard, professeur de philosophie et de culture générale, chargée de présenter cet institut culturel « qui favorise la rencontre entre le monde occidental et l’Orient ».

« L’excellence sans l’élitisme »

L’objectif de ce temps fort ? « Faciliter l’intégration des nouveaux et permettre aux étudiants de filières différentes de se connaître », explique Laurence Gourdon, le chef d’établissement, qui en profite pour rappeler la devise du lycée : « L’excellence sans l’élitisme. » De fait, ce lycée, qui scolarise 450 étudiants par voie scolaire et 100 apprentis et stagiaires de la formation professionnelle, accueille une population multiculturelle, issue à 60 % de lycées publics. « Notre force est de proposer un continuum bac -3/bac +3 et de conduire vers la réussite les jeunes les plus fragiles qui décrochent dans le sup. Certains élèves, partis à l’université, reviennent d’ailleurs dans l’établissement où ils peuvent préparer une licence à leur rythme », confie en aparté Laurence Gourdon, tandis que Dominique Héron, le vice-président de l’AJE (Association jeunesse et entreprise) échange longuement avec les jeunes sur le monde du travail.
Suit le temps fort de la matinée : le témoignage de neufs anciens élèves qui décrivent leur parcours professionnel, avant de répondre avec franchise aux nombreuses questions de l’assemblée. Anushant, ex-BTS MUC devenu agent immobilier, fait un tabac en déclarant : « Je ne vous cache pas que je gagne très bien ma vie ! ». Mais Anaïs, ex-BTS Comptabilité, aujourd’hui auditrice des fonds de la Commission européenne, met en garde l’auditoire : « Attention ! L’argent ne fait pas tout. Plus votre salaire sera élevé, plus on attendra de vous. Pensez à l’équilibre de votre vie. » À la question : « Quelle qualité faut-il pour réussir en entreprise ? », Guillaume, qui travaille dans une start-up après avoir validé un DCG, répond : « La résilience car il arrive que l’on commette des erreurs et il faut savoir se remettre en question pour progresser » ; pour Dorine, on doit privilégier « la transparence vis-à-vis de soi-même et des autres. » « Il ne faut ni se surévaluer ni se sous-évaluer », ajoute la jeune femme, chargée de recrutement à la SNCF, après un BTS Assistant de manager. Des propos pleins de sagesse pour clore une matinée très instructive.

La parabole des trois anneaux

Remise des prix par Mojeb Al Zahrani, directeur général de l'IMA, en présence de Laurence Gourdon, chef d'établissement du Rebours. ©Sand'Rions

Après le déjeuner, place à l’action ! C’est à un grand jeu de piste à travers trois quartiers de Paris, symbolisant les trois religions monothéistes, que les jeunes étaient conviés. Trente équipes de quinze élèves et un adulte devaient résoudre des énigmes et de rapporter trois anneaux. Car ce jeu, imaginé par l’agence Sandr’ions, spécialisée dans la création d’événements autour de thèmes historiques, avait pour thème « la parabole des trois anneaux » tirée de la pièce Nathan le sage du dramaturge allemand Lessing. Une œuvre qui illustre l’étroite parenté des trois religions et le fait que tous les hommes sont frères et que la vérité se trouve dans les liens fraternels qui unissent les hommes. De l’IMA, à la rue des Rosiers, en passant par Notre-Dame de Paris et la Grande Mosquée, chaque groupe s’est employé à répondre au quiz créé pour l’événement et disponible sur smartphone. Et c’est sur la terrasse de l’IMA, avec sa vue unique sur Paris, que les prix ont été remis aux gagnants par Mojeb Al Zahrani, directeur général de l'IMA.
« Cette journée riche en informations et en émotions a permis de développer le sentiment d’appartenance de nos étudiants et de les sensibiliser aux valeurs qui nourrissent notre projet éducatif », conclut Stéphane Dang, heureux du bon déroulement de ce temps fort placé sous le signe de la fraternité.

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