Une pastorale post-bac est possible
Retour sur les sessions 2019 de l'Alliance des chefs d'établissements chrétiens session post-bac de début octobre dédiée à la "rel@tion" et notamment marquée par l'intervention de la la théologienne Lytta Basset. À cette occasion, est paru un livre qui marque 20 ans de réflexion sur la formation humaine et spirituelle à proposer aux étudiants.
Sylvie Horguelin
Pour célébrer sa 10è session de formation, à raison d’une rencontre tous les deux ans, la commission post-bac de l’Alliance des directeurs et directrices de l’enseignement chrétien (Addec) a remis à la soixantaine de participants présents un livre qui rassemble des articles publiés au cours des vingt dernières années dans La Lettre, la revue de l’Alliance. Parmi les contributeurs : Mgr Jean-Marie Le Vert, président de l’Addec, Guy Aurenche, ex-président du CCFD, Jean-Marie Petitclerc, salésien de Don Bosco… Destiné aux chefs d’établissement, aux équipes de direction et aux responsables de cycle ou de filière, cet ouvrage entend les aider à développer une dimension pastorale au sein de leur pôle d’enseignement supérieur. L’enseignement catholique scolarise de fait 67 000 étudiants répartis dans les 520 lycées généraux, technologiques et professionnels. Dans ce recueil, l’Addec invite, au fil des chapitres, à « découvrir cette génération, accompagner ces étudiants, maîtriser le temps des études, s’interroger sur leur réussite, comprendre leur engagement et leur quête de sens afin de leur laisser toute leur place dans ce monde qui sera le leur ». Avec un souhait : faire en sorte que ces jeunes « s’engagent dans leur établissement, dans la vie sociale, et, s’ils le souhaitent, dans l’Église ».
Relecture du fils prodigue
Sur le thème « L’Homme, un être en rel@tion », la session parisienne des 8 et 9 octobre derniers, s’est inscrite dans le droit fil de cette volonté de former le jeune dans toutes ses dimensions. Parmi les nombreux intervenants, Lytta Basset, s’est livrée à une relecture féconde de la parabole du fils prodigue (Lc 15, 11-32). La théologienne protestante a expliqué comment dans « la famille ordinaire » qui est présentée dans cette histoire, se vit une souffrance relationnelle tue par chacun. Une souffrance qui s’exprime, à mesure que les personnages descendent dans leur intériorité, pour aboutir à des relations vivantes. « Même le conflit ouvert entre le fils aîné et le père peut amorcer une relation authentique », a souligné Lytta Basset. Ce récit qui peut nous aider à guider des jeunes en souffrance, révèle que le père et ses fils doivent effectuer « un travail d’individualisation » indispensable pour vivre des relations heureuses. « Toutes les paraboles sont des histoires qui n’ont pas de fin. Elles sont faites pour nous mettre en route », a ajouté la théologienne qui forme à l’accompagnement spirituel dans le cadre de son association AASPIR.
Présent à une partie de la session, Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique s’est réjoui de voir l’Addec se saisir des questions de fond. « Pour les étudiants que nous accueillons, il y a un enjeu pastoral énorme. Les jeunes ont soif. Ils sont ouverts », a-t-il déclaré. Il vous revient de nourrir leur réflexion écologique avec l’encyclique Laudato si’ ou encore de faire découvrir la Doctrine sociale de l’Église à cette génération qui exercera des responsabilités ». Et de conclure : « Il y a un état d’esprit à diffuser dans la façon dont on accompagne les étudiants pour leur faire découvrir toute la beauté de l’évangile du Christ. Je suis sûr que l’ouvrage que vous venez de publier est un bel outil pour partager la pastorale de l’enseignement catholique ».
Pour aller plus loin
- Une pastorale post-bac du possible, (préface de
Pierre-Yves Toullelan),
Addec,
300 pages.
Guider dans la joie de l'Évangile
Pascal Leroy
Dans notre société morcelée, violente, inquiète et pleine de tristesse, assaillie par tant de peurs et d’angoisses utilisées et répercutées sans vergogne par les médias et certains lobbies, pourquoi et comment un chef d’établissement peut-il vivre de la joie et être artisan de joie auprès de sa communauté éducative ? C’est par cette question que Mgr Le Vert, président de l’Alliance des directeurs et directrices de l’enseignement chrétien, a ouvert la session annuelle de l’Addec qui s’est déroulée du mercredi 20 au vendredi 22 novembre à Laval devant les 120 participants venus de toute la France. Du Sanctuaire de l’apparition de la Vierge à Pontmain à la Maison Diocésaine, en passant par l’Institution de l’Immaculée Conception et le Lactopôle, la session fut riche en découvertes, en enseignements, en partages autour du thème « Etre chef d’établissement : Joie du don, don de la joie. Diriger et guider dans la joie de l’Evangile ». Chaque intervention a contribué à nourrir ce thème avec des prismes différents eu égard la diversité des conférenciers : Evêque, supérieur de communauté, coach happy-manager, directeur diocésain, chefs d’établissement, directeur d’université, recteur de sanctuaire …. Philippe Delorme a clôturé les interventions en invitant les participants à gouverner dans la joie de l’évangile en recherchant la vérité dans l’amour donné et reçu et en agissant avec justice car s’il n’y a pas de justice, il n’y a pas de paix. Les chefs d’établissement doivent être des artisans de paix.
Au cours de la session, de nombreux jeunes en formation dans les domaines du tourisme, de la sécurité, de l’hôtellerie et de la restauration ont été sollicités pour organiser différents moments conviviaux et assurer l’encadrement, ce qui a contribué à créer un climat fraternel.
Fondée en 1872, l’Alliance des directeurs et directrices de l’enseignement chrétien (Addec) se donne pour mission « la formation et le soutien aux chefs d’établissement dans leur responsabilité d’Église ».
Sa prochaine session annuellese déroulera du mercredi 18 au vendredi 20 novembre 2020 à Toulon.
Le site de l'Addec
Son compte twitter: twitter @ADDEC5.