Tollé sur les admissions post-bac 

À l’issue du 1er tour de la procédure APB, le 9 juin 2017, le nombre de jeunes se retrouvant sur liste d’attente, y compris sur leur vœu dit de sécurité, est en nette hausse tandis que les filières universitaires recourant au tirage au sort ont doublé. Publiés peu avant les épreuves du bac, ces résultats inquiétants et démotivants, ont incité RenaSup à faire part de sa préoccupation et à interroger le ministère sur la manière dont il comptait agir afin qu’aucun futur étudiant ne reste sans solution.

 

Pour cette deuxième année de mise en place sur le système d'admission post-bac APB de dispositifs visant à fluidifier l’inscription des bacheliers dans les filières en tension, force est de constater que cela n’a pas fonctionné.

Non seulement, cette édition 2017 fait apparaître un très net accroissement des refus d’entrée, notamment dans les filières en tension (médecine, droit, Staps) mais de très nombreux lycéens se retrouvent en liste d’attente sur leur vœu dit de sécurité. Rendu obligatoire depuis l’an dernier, ce choix d’une formation non sélective estampillée d’une pastille verte était en effet censé garantir une affectation à tous les candidats.

Les résultats de la 1ere phase d’APB publiés par le ministère attestent attestent de ces difficultés, puisque 169 mentions de licence ont recouru au tirage au sort, soit deux fois plus que l’an dernier.

Jean Marc Petit de RenaSup propose plusieurs facteurs explicatifs à cet état de fait : « La démographie, le fait que davantage de bacheliers professionnels engagent une poursuite d’étude et que les étudiants se réorientant rejoignent cette année le flux des bacheliers de l’année ont amplifié les difficultés. Ces problèmes reflètent aussi le désajustement croissant entre l’offre de formation et la demande focalisée sur les filières en tension alors que d’autres, comme les BTS industriels par exemple, ne font pas le plein. Enfin, la sous-satisfaction des vœux sur les filières en tension conduit à saturer les vœux de sécurité. Comme ils sont souvent placés en fin d’une liste de vœux –un candidat pouvant cette année former jusqu’à 12 vœux pour la même filière-, et que le tri se fait par ordre du vœu, les jeunes qui ont prioritairement visé des filières sélectives se retrouvent sur liste d’attente. »

Au-delà de ce constat, RenaSup interpelle la direction générale de l’enseignement supérieur pour relayer la surprise, le mécontentement et le désarroi de nombreuses familles. Il entend aussi obtenir des éclaircissements sur les règles de tri –notamment sur la mise en œuvre du critère « situation de famille ». Surtout, il l’interrogera sur les modalités envisagées pour les tours suivant afin d’éviter que des jeunes restent sans propositions correspondant un minimum à leurs champs de compétences et d’affinité.

En effet si le ministère a dores et déjà assuré que les candidats à médecine en Ile-de-France verraient leur choix satisfait au deuxième tour, il s’agit bien ici de ne laisser personne sans solution.

RenaSup estime estime que, pour l’avenir, les modalités d’accès à l’université devront être repensées afin d’éviter un tel engorgement du système et le recours à la procédure du tirage au sort, perçue comme particulièrement injuste et démotivante, surtout lorsque les résultats sont publiés à la veille du bac.

On entend beaucoup parler d’accès à l'université sur pré-requis, ce qui ne sera pas sans conséquences et pourrait créer des tensions dans le secondaire. Au-delà d’APB, qui est un outil technique de gestion de flux, il convient aussi d'interroger les raisons pour lesquelles les choix des jeunes viennent s’agglomérer sur un nombre restreint de filières avec des probabilités de succès très faibles alors que d’autres qui ont un bon taux d’insertion professionnelle n’attirent que peu de candidats. Cela remet sur le devant de la scène, la question de l’accompagnement des jeunes dans leurs choix d’orientation.

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