Charles de Foucauld, frère universel

Le 1er décembre 1916, Charles de Foucauld est tué au Sahara. Pour fêter ce centenaire, un spectacle conçu par Francesco Agnello retrace la vie de ce chercheur d’absolu. Joué dans les établissements, il rejoint les élèves dans leur quête de sens. Et étoffe le répertoire de ce metteur en scène, spécialistes des amitiés inter-religieuses.

Sylvie Horguelin

En guise de décor, un ambon et un tabouret. Au son du hang, un instrument de percussion au son mélodieux, Fitzgerald Berthon entre en scène pieds nus et vêtu d’une grande blouse. Pendant plus d’une heure, le comédien va retracer de manière émouvante et pédagogique l’itinéraire de Charles de Foucauld (1858-1919), ce militaire devenu religieux, béatifié par le pape Benoît XVI en 2005.

C’est à la demande du diocèse de Viviers, en Ardèche, où Charles de Foucauld a été ordonné prêtre à l’âge de 43 ans, que ce spectacle a été conçu, pour le centenaire de sa mort. Depuis, Charles de Foucauld, frère universel est joué partout en France, en particulier dans les écoles catholiques. Imaginé par Francesco Agnello, cette pièce courte et dense permet d’ouvrir un débat avec collégiens et lycéens sur la foi, l’interreligieux, la fraternité… Un échange d’autant plus nourri si les élèves ont été préparés en amont, comme le permet le dossier pédagogique de vingt-six pages élaboré par la direction diocésaine des Côtes d’Armor avant que la pièce n’ait été jouée en novembre dernier devant douze lycées catholiques du diocèse.

Mais qui est Charles de Foucauld ? « Une courte période militaire, une découverte impressionnée de l’islam durant un voyage topographique au Maroc, une conversion à l’âge de 28 ans, une vie de moine pendant sept ans chez les cisterciens puis d’ermite aux abords d’un monastère de clarisses à Nazareth et enfin, un départ au Sahara comme simple prêtre », résume Francesco Agnello qui a lu l’abondante correspondance du bienheureux. À Tamanrasset, tout au sud de l’Algérie, durant les onze dernières années de sa vie, ce fou de Dieu vit avec le peuple touareg dont il apprend la langue et les coutumes. « Je ne suis pas ici pour convertir les Touaregs mais pour essayer de les comprendre », écrit celui qui s’est fait frère et ami. Surpris par un groupe de rebelles, il meurt assassiné le 1er décembre 1916 dans l’anonymat. Cent ans plus tard, de nombreux groupes spirituels se réclament de lui. Ils ont entendu son appel : il faut aller « vers les hommes les plus abandonnés pour les aimer comme Jésus nous l’a commandé ».

 

Représentations en l'église Saint-Augustin des Catéchistes
1, av César Caine 75008
Tous les mercredis à 12h30 (sauf le 22 mars)

Représentations en établissement
Tarif pour une représentation : 1 300 euros TTC + frais de déplacement et repas pour deux personnes.

Contact : aircac@free.fr – tél. : 06 64 64 01 51. Facebook : Charles de Foucauld, frère universel.

L'histoire d'une conversion
en bande-dessinée

Cette vie de Charles de Foucauld en BD permet une première approche. On le découvre lieutenant en Algérie avant d’être renvoyé de l’armée pour sa vie dissolue. Suivent son expédition scientifique au Maroc, son retour en France et sa conversion. Enfin, le voilà à nouveau en Algérie, en pays touareg. L’âpreté de sa vie d’ascète et la splendeur des paysages du Hoggar sont bien restituées dans ce portrait qui n’a rien de mièvre.

Charles de Foucauld – Le marabout de Tamanrasset, Thomas Oswald (scénario), Samuel Figuière (dessins), Mame, 2016, 48 p., 13,90 €.

Écoles en fête 

Aux quatre coins de la France, des établissements scolaires portent le nom de Charles de Foucauld. Le centenaire de sa mort a été pour eux l’occasion de présenter cette grande figure spirituelle aux élèves. Deux exemples. Le collège Charles-de-Foucauld de Tourcoing (59) lui a consacré une semaine complète, du 26 au 30 septembre dernier. Au programme : quiz pour les 6es, film documentaire d’Armand Isnard pour les 5es, spectacle de Francesco Agnello et débat pour les 4es et 3es. La pièce a été rejouée le soir devant les parents.

À Lyon, le groupe scolaire Charles-de-Foucauld avait choisi le 1er décembre, jour de sa mort, pour le célébrer. Les trois sites, école, collège et lycée, ont proposé des activités adaptées à l’âge des élèves. Les lycéens ont assisté à la pièce de Francesco Agnello et rencontré des témoins du dialogue interreligieux. Chaque élève est reparti avec une petite bouteille de sable représentant le désert et un lumignon qui symbolisait le bienheureux du Hoggar.

Deux autres amitiés interreligieuses sur les planches

Monseigneur Claverie et son chauffeur

Le 1er août 1996, Mgr Pierre Claverie, dominicain et évêque d’Oran, était assassiné avec Mohamed Bouchikhi, un jeune algérien qui était son chauffeur. La pièce Pierre et Mohamed, écrite par Adrien Candiard, retrace la belle amitié qui liait ces deux hommes malgré le danger omniprésent. Le texte rend aussi hommage au courage et à la volonté de dialogue interreligieux de Pierre Claverie. Sur scène Jean-Baptiste Germain (notre photo) qui joue alternativement les deux rôles, raconte le quotidien de Mohamed et nous fait partager les pensées de Pierre qui confie : « Entendre l’autre se laisser aussi façonner par l’autre, cela ne veut pas dire perdre son identité, rejeter ses valeurs, cela veut dire concevoir une humanité plurielle, non exclusive ». À la fin du spectacle, le metteur en scène qui joue aussi des percussions, et l’acteur se prêtent au jeu des questions/réponses avec bonheur. Magnifiquement mise en scène par Francesco Agnello, la pièce, qui est représentée partout en France, comme par exemple au Sgec à Paris, en janvier 2016, devant les coordinateurs « Fait religieux ».

Du 10 février au 25 juin 2017
Les vendredi et samedi à 12h30
Le dimanches à 15h

Chapelle Notre-Dame des Anges
102 bis rue de Vaugirard - 75006 Paris

Entrée libre avec participation

 

Frère Henri Vergès et son ancien élève

Henri Vergès, frère mariste, a été le premier religieux assassiné en Algérie en même temps que Sr. Paule-Hélène Saint-Raymond, religieuse des Petites Sœurs de l’Assomption, le 8 mai 1994 à Alger.

Cette pièce montée à partir d'un texte composé par le frère Adrien Candiard, dominicain, auteur des dialogues de la pièce “Pierre et Mohamed” imagine l'échange épistolaire du frère Henri avec un de ses anciens élèves du lycée de Sour-El-Ghozlane.

Du 12 février au 25 juin 2017
Tous les dimanches à 17h

Chapelle Notre-Dame des Anges
102 bis rue de Vaugirard - 75006 Paris

Entrée libre avec participation

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