Interconnexions inclusives

Le réseau d’éducation inclusive de l’Enseignement catholique s’emploie à bâtir des pôles ressources adaptés à ses enjeux pour améliorer encore la scolarisation des élèves en situation de handicap.
Retour sur sa dernière session de formation qui s'est tenue du 3 au 5 décembre 2019.

 

Constitués en réseau Education inclusive (Redi) depuis deux ans, les anciens référents pour l’adaptation scolaire au handicap (ASH)  « raisonnent désormais en termes de "dispositifs complexes et intégrés" aidant l’école à s’adapter aux besoins des élèves, au-delà du seul accompagnement humain », comme l’a rappelé Marie-Odile Plançon, leur coordinatrice, en ouverture de leur session de formation annuelle, qui s’est tenue du 3 au 5 décembre à l’espace Montalembert à Montrouge.

Et organiser des pôles de ressources pour diffuser une culture inclusive rejoint bien « le cœur du projet de l’Enseignement catholique » a encouragé son secrétaire général Philippe Delorme. C’est aussi l’esprit du "service public de l’école inclusive", présenté en ouverture de session par Patrice Fondin, conseiller auprès de la secrétaire d’état au Handicap, Sophie Cluzel. Il repose sur la mise en place d’un service dédié dans chaque académie ainsi que de Pial, Pôles inclusifs pour l’accompagnement localisé basés dans des établissements et chargés notamment de fluidifier la gestion des AESH. Or, en effet, depuis cette rentrée et malgré quelques difficultés ponctuelles, le nombre d’élèves en attente d’accompagnement se trouve divisé par deux bien que les besoins aient augmentés (+ 50 000 notifications MDPH). Ces AESH représentent désormais 2/3 des accompagnants, sont recrutés sur des contrats de 3 ans (à 83%) et à temps plein pour 20% d’entre eux (contre 2% pour les AVS).
Alors que l’association de l’Enseignement catholique aux Pial prend des formes très variées selon les territoires, Christine Frinault et Thomas Enfrin, de la DDEC d’Ille-et-Vilaine où le pilotage se fait de manière collégiale entre privé et public, ont témoigné : « Gérer les AESH en proximité permet d’améliorer la qualité de l’accompagnement, par exemple en articulant plus finement l’accompagnement aux emplois du temps des élèves. Y contribuer semble aussi essentiel au vu de l’évolution annoncée des Pial comme support d’une coopération accrue avec le secteur médico-social, dont des équipes mobiles travaillent déjà au sein des deux Pial renforcés de la Région. »

Mais c’est bien à tous les niveaux que le fonctionnement en réseau paraît désormais incontournable, comme sur le front de l’insertion professionnelle où les Ulis pro cherchent à conventionner avec d’autres établissements pour élargir l’éventail des formations accessibles aux élèves. Durant trois jours, les membres du Redi ont donc élaboré des modalités de pôles ou de réseaux ressources adaptés aux enjeux de l’Enseignement catholique.

Un travail qui commence bien souvent par une ouverture aux expertises extérieures à l’école, « l’idée n’étant pas de faire du conseil mais de tenir conseil ensemble pour co-élaborer des projets au service des jeunes », a recommandé François Leclere, directeur du Valdocco. Bruno Meslet, IEN honoraire et ancien pilote d’un pôle ressources en Mayenne a quant à lui préconisé de concentrer l’action des pôles ressources sur les situations complexes nécessitant de l’aide directe en co-intervention.

Pour fonctionner à moyen constant et préserver les heures devant élèves, Florence Mirande, référente Redi de la DDEC de Paris, a appuyé deux pôles de compétences sur des établissements, l’un spécialiste de l’autisme et par extension des comportements perturbateurs, l’autre de l’éducation motrice : « Ces équipes disposent déjà de relais auprès de professionnels de santé, d’associations spécialisées du lien école-famille, et ont l’habitude d’échanger entre collègues ».

Sur Angers, la référente Redi Marie Claude Vallet, a fait état de groupes de pilotage locaux, constitués non exclusivement d’enseignants spécialisés, qui parviennent à mettre en place des pratiques inclusives harmonisées.
Les participants ont aussi réalisé combien, à l’échelle d’un établissement, un départ en formation Cappei pouvait déjà contribuer à construire une culture inclusive commune, lorsque le remplacement des 13 semaines d’absence de l’enseignant d’Ulis est assuré par l’équipe et les suppléances positionnées sur les classes ordinaires.

Pour multiplier et approfondir ces coopérations, le dynamique Redi s’est quitté avec le projet de dresser une cartographie de ses ressources, déjà nombreuses mais toujours à interconnecter davantage.

Cap école inclusive

En matière de ressources, Marie-Odile Plançon, coordinatrice du Redi a recommandé la plateforme Cap école inclusive développée par le ministère. Conçue afin d'accompagner les enseignants dans l'adaptation de leurs pratiques pédagogiques, elle a été réalisée par et pour les enseignants comme un outil de ressources et d'appui à la formation.
En accès réservé (via l’adresse mèl académique), la plateforme met à disposition des personnels de l'éducation nationale des outils pour évaluer les besoins des élèves en situation de handicap. Une fois la grille diagnostic remplie, des fiches et supports  pédagogiques ciblés – y compris audio-visuel- sont proposés. Une fonctionalité précieuse permet enfin d’entrer en relation avec des personnes ressources basées sur toute la France qui peuvent dispenser des conseils sur mesure voire réaliser des co-intervention.

 

Accéder à la plateforme

Des associations spécialistes du handicap et du lien Ecole - famille

 

 

Aménagements pour le bac

Note de service du 15 octobre 2019
Demande d’aménagements aux conditions de passation des épreuves d’examen de la session 2021 du baccalauréat, ici.

 

Mobilisations inclusives en territoire

Le 10 avril dernier, la direction diocésaine de Lyon a organisé ses États généraux de l’école inclusive pour la réussite de tous. Quelque 250 enseignant du 1er degré  y ont profité de conférences de Charles Gardou et Jean-Marie Petitclerc ainsi que d’un gigantesque Pédago’Troc proposait de mutualiser des pratiques pédagogiques et éducatives inclusives.

Depuis, l’interdiocèse d' Angoulême, La Rochelle et Poitiers a réussi l’exploit de  réunir, le 9 octobre dernier, autour d’une journée de réflexion sur l’école inclusice 1500 membres de ses communautés éducatives -Chefs d’établissement et enseignants mais aussi personnels Ogec, parents et adjoints en pastorale scolaire- venus entendre les témoignages de Jean-Baptiste Hibon, Véronique Poutoux et Charles Gardou.
Un succès qui a mobilisé six chargés de mission et dépassé les espérance du  groupe de travail et de réflexion sur l’école inclusive lancé il y a un an et demi et composé de profils variés dont le directeur diocésain de Poitiers Bernard Roux. Cette réussite a reposé sur une sensibilisation en amont de 150 ambassadeurs issus des quatre coins de ce vaste territoires, invités, le 5 juin dernier, à vivre des ateliers donnant un avant-goût de la manifestation puis régulièrement mis en haleine autour de l’événement à venir. Le bouche à oreille faisant le reste, nul doute que cette manifestation irriguera le nouveau projet interdiocésain en cours d’écriture.

En janvier prochain, c’est au tour de la direction diocésaine de Grenoble de mettre ses troupes en réflexion autour d’une école pensée pour tous. Par le biais cette fois qu’une pièce de théâtre insolite et interactive où un père endeuillé invite un panel de personnalités à s’interroger sur le sens de la vie. Parmi elles : Yves Coppens, Pierre Rhabbi Patrick Poivre d’Arvor, Reza ou encore Pozzo di Borgo. A l'issue de la pièce un atelier coopératif mettra tous les participants au travail pour aider TOUS les élèves à REUSSIR LEUR VIE. Un beau projet auquel participe aussi l'association Locomotive, pour les enfants atteints de cancers et pour lequel la collecte de fonds est encore en cours !

 

 

 

ggg

 

 

 

Pour soutenir le beau projet de théâtre inclusif de la direction diocésaine de Grenoble, contactez:

regina.guyot-k@ddec38.org

 

 

 

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