Revue de presse
Rentrée 2022

"Notre société n'est pas assez reconnaissante vis-à-vis des enseignants", 

Philippe Delorme,
grand invité de matinale de RCF
Clara Gabillet - RCF, le 01/09/2022

Un enseignant devant chaque classe. C'est la promesse du gouvernement en cette rentrée, alors qu'il manque actuellement environ 4000 enseignants dans l'Education nationale. "La pénurie de professeurs n’est pas nouvelle, réagit Philippe Delorme. Même si cette année il y a plus de difficultés. On met tout en œuvre pour y remédier. Mais nous souffrons dans l’enseignement privé d’un désavantage par rapport au public parce que nos suppléants sont moins bien rémunérés que dans le public." 

 

Revaloriser le métier d'enseignant

Une autre annonce de l'exécutif : un salaire de 2000 euros nets par mois pour tous les enseignants en début de carrière. Une bonne nouvelle aux yeux de Philippe Delorme. Mais il faudra aussi redonner de la valeur à ce métier selon lui. "Il faut faire attention à être reconnaissant vis-à-vis des enseignants qui se donnent sans compter. Je trouve que notre société ne le fait pas suffisamment", regrette-t-il.

 

La hausse du prix des cantines scolaires

Cette rentrée est également marquée par l'inflation, qui s'élève à 6 % en France et qui a des conséquences directes sur les produits alimentaires et donc le prix des cantines scolaires. "Le coût de la restauration demeure un frein pour permettre une plus grande mixité sociale dans nos établissements", affirme le secrétaire général de l'enseignement catholique. Selon lui, "les élèves de l’enseignement privé subissent une injustice puisque nous ne bénéficions pas d’une aide comparable au public""Nous faisons tout pour éviter de répercuter l’ensemble de ces augmentations pour nos familles", assure-t-il.

 

L'onde de choc du rapport Sauvé

Le 5 octobre prochain, cela fera un an que le rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l'Eglise, a été publié. Selon ce rapport, 30 % des abus sexuels commis dans l'Eglise l'ont été dans des écoles. "C’est une question douloureuse qui doit toujours nous préoccuper. Il ne faut pas baisser la garde. Il faut permettre d’accompagner, de former les adultes. Nous avons formé des référents du programme de protection des publics fragiles pour que l’on puisse protéger et éviter que ce type de crime ne se reproduise", explique Philippe Delorme.

 

Les chiffres de la rentrée

 

Un peu plus de 12 millions d’élèves font leur rentrée aujourd’hui (6,4 millions en primaire, 5,6 millions dans le secondaire).

La France compte 859 000 enseignants.

La taille des classes varie suivant les niveaux : 22,7 élèves en moyenne en maternelle, 21,7 en primaire, 25,8 en collège et 30,4 en lycée général et technologique. Le lycée professionnel, lui, totalise 18,2 élèves par classe.

Le coût moyen par élève et par an atteint les 6 980 € dans le premier degré, 8 730 € au collège, 11 140 € au lycée général et technologique et 12 680 € en lycée pro.

Rentrée scolaire : « On ne peut pas augmenter les salaires des enseignants sans repenser le métier » 

 

En cette rentrée marquée par des difficultés de recrutement, Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique, plaide pour une réforme des obligations de service et une annualisation du temps de travail. Le responsable redoute aussi l’impact de l’inflation sur l’attractivité et la santé financière des établissements.

Interview de Denis Peiron pour La Croix
Publiée le 31 août 2022

En cette rentrée, il est plus que jamais question de « pénurie » d’enseignants. Y aura-t-il des professeurs devant chaque classe dans vos établissements ?

Philippe Delorme : On fait tout pour. Mais il est probable qu’ici et là, dans les jours qui suivent la rentrée, on cherche encore des suppléants pour remplacer des enseignants en arrêt de maladie, en congé maternité ou en formation.

Le problème se pose avec de plus en plus d’acuité, même dans des académies et des établissements plutôt attractifs. Nous sommes contraints de puiser dans le même vivier – non extensible – que le public. Lequel bénéficie d’un avantage concurrentiel, puisqu’il peut continuer de rémunérer ses contractuels 200 à 400 € net de plus par mois.

 

Confronté à cette crise des vocations, le gouvernement n’exclut pas d’abaisser le niveau de recrutement des professeurs des écoles, aujourd’hui à bac + 5. Qu’en dites-vous ?

Ph. D.: Depuis 1989, les enseignants sont recrutés au même niveau, qu’ils exercent en primaire ou dans le secondaire. Ce serait une erreur que de revenir sur cette mesure, en se contentant par exemple d’une licence pour les professeurs des écoles. Cela ne manquerait pas de creuser les inégalités salariales entre premier et second degrés. Et, plus largement, irait à contre-courant de l’élévation du niveau observée dans les pays développés.

 

L’exécutif promet qu’en 2023, plus aucun enseignant ne débutera à moins de 2000 € net. Comment accueillez-vous cette promesse ?

Ph. D.: C’est évidemment un bon objectif, susceptible de renforcer l’attractivité du métier. Mais il faudra veiller à revaloriser l’ensemble de la grille salariale pour ménager des perspectives de carrière et éviter que des professeurs avec quinze ans d’ancienneté ne se retrouvent à gagner la même chose que des collègues débutants.

La démographie est plutôt favorable : la baisse du nombre d’élèves (500 000 de moins d’ici à la fin du quinquennat, NDLR) pourrait permettre de payer davantage des enseignants devenus eux aussi moins nombreux.

 

Cette revalorisation doit-elle s’accompagner d’une refonte du métier ?

Ph. D.: C’est ce que nous soutenons de longue date. On ne peut pas augmenter massivement les salaires des enseignants sans repenser le métier. Il ne s’agit pas de travailler plus mais de travailler différemment. Cela peut passer par une réforme des obligations de service, qui pourraient inclure de l’aide au devoir, de l’accompagnement personnalisé, des temps de concertation ou encore la tenue de permanences.

De même, on pourrait annualiser le temps de travail, comme l’ont fait les établissements relevant de l’enseignement agricole : les heures de cours non effectuées lorsque les élèves sont en stage, par exemple, pourraient être utilisées pour suppléer des collègues absents.

 

L’inflation pèse-t-elle sur vos inscriptions ?

Ph. D.:  Il nous faut attendre encore quelques semaines pour connaître précisément nos effectifs. Mais il est probable que les interrogations sur le pouvoir d’achat n’aient pas encore eu d’impact sur nos inscriptions. Car les montants de la participation des familles, pour cette année scolaire, ont été fixés fin 2021, avant même le début de la guerre en Ukraine, dont on ne pouvait prévoir les conséquences économiques. L’inflation ne sera répercutée sur nos tarifs que l’an prochain.

En revanche, je nourris une petite inquiétude pour nos établissements, notamment les plus fragiles d’entre eux. Car, en quelques années, les factures d’électricité et de gaz ont doublé, voire triplé. Cela nous oblige à poursuivre nos efforts de sobriété. Et à accélérer ici et là les fusions, les déménagements, la mise en place de directions multi-sites (une même direction pour plusieurs écoles) ou de mécanismes de solidarité entre établissements indépendants.

 

Parmi les freins à une inscription dans le privé, il y a souvent le coût de la cantine. Comment limiter la hausse des prix de la restauration scolaire ?

Ph. D.: La loi Egalim (qui impose notamment 20 % de bio, NDLR), les conséquences de la guerre en Ukraine et plus largement l’inflation… Tout cela pèse sur la restauration scolaire. En cette rentrée, nos prestataires – qui pendant la crise du Covid ont consenti des efforts pour ne pas mettre nos écoles en difficulté – se voient contraints de pratiquer des hausses de tarif comprises entre 5 % et 10 %.

Nos établissements, eux, tentent de limiter à 5 % l’augmentation du prix des repas facturé aux familles, en compressant au maximum tous les frais. Mais la question de la cantine reste entière et fait l’objet d’une revendication forte, déjà exprimée auprès du nouveau ministre.

Laquelle ?

Ph. D.: La loi permet aux collectivités locales de subventionner, sur la base du volontariat, la restauration scolaire pour les élèves du privé, comme elles le font pour ceux du public ; à l’avenir, il faudrait que la loi les oblige à le faire. Car aujourd’hui, la plupart du temps, les deux parents travaillent, et plus de neuf écoliers et collégiens sur dix déjeunent à la cantine, qui fait pleinement partie du temps éducatif.

C’est une question de justice et d’égalité. Ce serait aussi un moyen de lever un frein à l’accueil d’enfants de familles modestes, incapables de payer 6 ou 7 € par repas, et de favoriser ainsi la mixité sociale dans nos établissements.

Les articles de presse de l'année 2021-2022

« Nos écoles sont aussi une présence d’Église dans les départements ruraux »

Présent en ruralité, sous contrat d’association avec l’État, l’enseignement catholique participe au maillage territorial de l’école. Tout juste renouvelé dans son mandat, son secrétaire général, Philippe Delorme, revient sur les enjeux et son identité propre.

Interview de Stéphanie Combe pour La Vie
Publié le 4 mai 2022

© B. Lévy

Philippe Delorme est marié et père de cinq enfants. Il a été directeur diocésain dans le diocèse de Créteil, où il est également diacre permanent depuis huit ans. Nommé au poste de secrétaire général de l’enseignement catholique en 2019 et renouvelé pour un second mandat le 8 avril 2022, il insiste entre autres sur la formation initiale des enseignants, le maintien d’un dialogue constructif avec le ministère de l’Éducation nationale et l’annonce de l’Évangile, notamment dans les zones rurales. Entretien.

Le gouvernement entend davantage tenir compte des territoires ruraux. Que pensez-vous des dispositifs initiés ?

Dans le passé, l’Éducation nationale a concentré ses efforts sur les banlieues. Il est temps de sortir d’une logique de zones, trop stigmatisante. Pour mieux tenir compte de la diversité des territoires et des publics, une nouvelle politique d’éducation prioritaire a été lancée en 2021-2022. C’est ainsi que six de nos établissements, éligibles en raison de leur faible indice de position sociale (IPS), ont participé à l’expérimentation des contrats locaux d’accompagnement (CLA).
Il s’agit de moyens, mais surtout d’une liberté plus grande donnée aux équipes pédagogiques sous la responsabilité du chef d’établissement, permettant d’adapter un projet au public accueilli. Cette autonomie aide à mieux répondre aux défis, tel celui du lien avec les familles. Néanmoins nous déplorons de ne pas toujours être associés aux politiques publiques, comme le programme Territoires éducatifs ruraux. Nous ne bénéficions pas non plus du Plan numérique lorsqu’il est financé pour moitié par la collectivité locale, bien que nous ayons proposé de prendre en charge ce coût par nos Ogec (Organismes de gestion de l’enseignement catholique).

Comment décide-t-on de la fermeture ou du maintien d’une classe située en ruralité ?

Cette décision collégiale appartient au comité diocésain de l’enseignement catholique, présidé par l’évêque du lieu, et au comité académique de l’enseignement catholique. Il s’agit d’un parlement local où sont représentées toutes les instances : directeur diocésain, représentants des tutelles congréganistes, organisations syndicales des enseignants et des chefs d’établissement, Ogec,Apel (Association de parents d’élèves de l’enseignement libre), parents… Si l’académie est en perte d’élèves et doit rendre cinq postes, par exemple, à la rentrée suivante, c’est elle-même qui choisit son redéploiement. Je suis souvent interpellé par des pétitions de parents mécontents, mais la décision ne relève pas du niveau national : selon le principe de subsidiarité, elle appartient à l’échelon local.

Quelles sont les difficultés spécifiques ?

Souvent lié à l’histoire de la présence chrétienne, notre maillage territorial est par exemple fort en Aveyron ou en Haute-Loire, moins marqué dans d’autres départements comme la Creuse. L’évolution démographique nous préoccupe dans ces territoires qui se dépeuplent, difficulté à laquelle s’ajoute celle de recruter des enseignants. Dans le rural, compte tenu de la petite taille des établissements, nos professeurs du second degré sont souvent à cheval sur deux, voire trois collèges.
Si le coût du logement est moindre, celui des transports s’accroît avec la hausse du prix du carburant et menace de peser trop fortement au regard de leur rémunération. Nous sommes confrontés à des contraintes financières, notamment liées à nos bâtiments et leur entretien à notre charge. Certains sont prévus pour 300 ou 400 élèves, quand il en reste moins de 100 aujourd’hui. Dans une école maternelle du Cantal, la contribution des familles est de 11 € par mois ; vous pensez bien que cela ne suffit pas !
Aujourd’hui, dans la plupart des diocèses, il existe une solidarité à l’échelle de la direction diocésaine : une cotisation est versée par les établissements et affectée essentiellement pour le financement des travaux. Évidemment, ce système fonctionne si des établissements sont mieux dotés, ce qui n’est pas le cas en Lozère ou en Ardèche. Néanmoins, notre réflexion n’est pas seulement d’ordre économique : l’enseignement catholique joue un rôle dans la cité, dans la vie locale et l’aménagement du territoire.
Les élus, quel que soit leur bord politique, savent que nous contribuons à l’attractivité de leur commune et à la liberté de choix des familles. Enfin, nous sommes aussi une présence d’Église, d’autant plus importante dans les départements ruraux.

Justement, la dernière instruction du Vatican insiste sur l’identité catholique de l’école et la formation des enseignants afin qu’ils puissent rendre compte du message chrétien. Que leur proposez-vous ?

En France, la situation est particulière en raison du contrat d’association avec l’État. Les enseignants sont des agents publics, le chef d’établissement n’a pas autorité pour les licencier. La liberté d’expression est protégée. Néanmoins, par la loi Debré, un professeur est tenu au respect du caractère propre de nos établissements. Dans la maquette universitaire du cursus Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (Meef), il est prévu « 10 % » afin de l’expliciter. Ni catéchèse, ni théologie, il expose ce qu’est un projet éducatif dont la source est l’Évangile, afin que chacun comprenne et participe à sa manière.
Le contenu varie en fonction des lieux et des instituts supérieurs de formation de l’enseignement catholique (Isfec). Dans tous les diocèses et à leur initiative, il est prévu un module spécifique à destination des suppléants. Des propositions existent aussi dans le cadre de la formation continue. Ainsi, les Lassaliens prévoient-ils chaque année une rencontre régionale de tous leurs nouveaux professeurs afin de présenter leur charisme et leur réseau. Il s’agit davantage d’information que de formation.

 

Est-ce suffisant, quand la majorité des enseignants est plutôt loin de l’Église ?

Dans une société comme la nôtre qui compte 1,8 % de pratiquants hebdomadaires, le vivier est rare. C’est d’abord à travers la vie quotidienne de l’établissement qu’ils pourront percevoir la spécificité de ce que nous vivons, au nom de l’Évangile : notre façon de les accueillir, l’attention à un élève en difficulté, des attitudes qui ne viennent pas seulement d’un bon humanisme, mais sont ancrées sur le Christ. Je suis témoin de jeunes professeurs qui cheminent, dont certains ont demandé le baptême.
Il existe des tensions entre les paroisses rurales et l’école catholique du secteur qui dispense le catéchisme et accompagne les élèves vers les sacrements…

Les situations varient selon les diocèses. Certains évêques ne préconisent pas cette pastorale en interne, d’autres la souhaitent ou encore trouvent un mixte. À mon avis, il faut la proposer, au risque de perdre les élèves intéressés, de plus en plus issus de familles non chrétiennes. Cela arrange les parents qu’elle soit intégrée à l’emploi du temps scolaire, sans avoir à faire des kilomètres supplémentaires. L’idéal évidemment consiste à travailler en bonne intelligence, à prévoir des rassemblements, imaginer les étapes à l’école et le baptême à la paroisse, par exemple. Cette pastorale doit introduire le jeune dans la paroisse, afin de signifier qu’elle sera son lien ecclésial à l’avenir.

L’enseignement agricole

Traditionnellement implanté en zone rurale, l’enseignement agricole est une réponse à l’enclavement des territoires. Il a souvent pour caractéristique d’offrir un internat. Dans le privé, il existe trois branches, formant plus de 40 000 élèves chacune, soit autant que l’enseignement public : les Maisons familiales rurales, l’Union nationale rurale d’éducation et promotion (Unrep), dont relève Auteuil par exemple, et le réseau du Conseil national de l’enseignement agricole privé (Cneap) de l’enseignement catholique. Ce dernier propose des formations autour de la nature, mais aussi des métiers « du vivant », tels les services à la personne. L’apprentissage connaît un essor ; quelque 6 000 apprentis sont actuellement formés par les centres de formation des apprentis. L’offre du supérieur se développe aussi, notamment les BTS et au-delà. Le Cneap compte ainsi six écoles d’ingénieurs.

L’enseignement catholique, voie royale des lycéens professionnels

Le choix du privé pour un enfant orienté dans la voie professionnelle relève de considérations plus terre à terre: l’encadrement et la discipline y seront plus stricts, les retards et absences moins tolérés. Plus de 18% d’entre eux sont inscrits dans des lycées catholiques. Les parents y cherchent un «projet éducatif différent».

Par Caroline Beyer - Le Figaro
Publié le 19 avril 2022

Le choix du privé pour un enfant orienté dans la voie professionnelle relève de considérations plus terre à terre: l’encadrement et la discipline y seront plus stricts, les retards et absences moins tolérés. Plus de 18% d’entre eux sont inscrits dans des lycées catholiques. Les parents y cherchent un «projet éducatif différent».
Contrairement aux idées reçues, l’enseignement catholique sous contrat ne se résume pas aux lycées élitistes ouvrant aux classes préparatoires les plus réputées. Plus de 18 % des lycéens professionnels (soit 85 200) sont aujourd’hui inscrits dans des lycées catholiques.
«Les familles recherchent un projet éducatif différent. Chez nous, on n’utilisera jamais le terme “usager” pour un apprenti, mais “jeune”», explique Jean-Marc Petit qui, au sein du Secrétariat à l’enseignement catholique (Sgec), est en charge de la voie professionnelle. Du côté de ces familles, le choix du privé pour un enfant orienté dans la voie professionnelle relève de considérations plus terre à terre: l’encadrement et la discipline y seront plus stricts, les retards et absences moins tolérés. Les professeurs du public en témoignent, anonymement, et observent parfois avec envie les équipements mis en place dans certains de ces lycées.
Une filière menuiserie au cœur de Paris
Au cœur de Paris, dans le VIe arrondissement, le lycée technique Saint-Nicolas dispose, sur deux hectares, de plateaux techniques et ateliers, dédiés à ses élèves des filières menuiserie, systèmes numériques et métiers de l’électricité et de ses environnements connectés (Melec). Un petit plateau de télévision permet ainsi de faire travailler ensemble les futurs menuisiers, électriciens et techniciens audiovisuels. Le lycée a par ailleurs développé des «classes passerelles» destinées à ne pas «enfermer» les élèves dans une voie. Mais, surtout, il propose à ses bacheliers professionnels des poursuites d’études, en BTS et, depuis cette année, une licence robotique industrielle.

«De plus en plus de jeunes bacheliers professionnels vont vouloir ou devoir poursuivre dans le supérieur, surtout dans les métiers du tertiaire, où les employeurs recrutent peu ces profils jugés trop jeunes, explique Jean-Marc Petit. Il faut une vraie dynamique bac-3 bac +3».
C’est ce que l’enseignement catholique a engagé, en connectant les bacheliers avec le supérieur. Dans le cadre de projets financés par la Fondation Saint-Mathieu, les interventions de professeurs de BTS en bac pro se multiplient. La fondation soutient aussi les Cordées de Paris, une déclinaison des Cordées de la réussite, consistant à accompagner des bacheliers professionnels vers le supérieur par du tutorat et des sorties culturelles. Douze lycées technologiques et professionnels catholiques parisiens font partie de ce dispositif qui, en sept ans, a accompagné 2 000 élèves.

Partagez cet article

>