Salon des mobilités
Près de 250 jeunes issus d'une quinzaine d'établissements du Cneap se sont réunis le 1er décembre 2016, dans le Morbihan, à l'initiative du Cneap Bretagne, pour une journée dédiée à la Coopération Internationale, l'une des missions de l'Enseignement Agricole.
Le 1er décembre 2016, les équipes du Lycée Saint-Yves de Gourin, dans le Morbihan, ont accueilli, sur le site de Tronjoly, le premier Salon des mobilités organisé par le CNEAP BRETAGNE et piloté par la Commission Ouverture à l’International.
Maryvonne Devay-Morel a officiellement ouvert ce 1er salon auquel près de 250 élèves assistaient avec leurs enseignants. Pourquoi le site de Gourin ? C’est Jacques Affaire, Chef d’établissement du Lycée Saint Yves de Gourin qui a rappelé que la commune était une terre d’émigration. En effet, À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, la commune a connu une très forte émigration vers les USA. Plus de 12 000 bretons vivants actuellement aux États-Unis sont originaires de la région de Gourin. C’est donc logiquement que cette 1ère édition du salon des mobilités a pris place sur cette terre d’histoire.
Comme dans l’ensemble des lycées du réseau CNEAP, la coopération internationale et les mobilités des élèves sont inscrites dans les programmes. C’est en effet l’une des missions de la Loi Rocard de 1984. C’est donc logiquement que les élèves sont venus nombreux assister à cet événement où quinze lycées étaient représentés.
Maryvonne Devay-Morel a chaleureusement remercié tous ces candidats au départ et souligné la présence de Yvonick Lorcy, Délégué Régional de l’Enseignement Agricole Privé, Laurence Despinasse, de la DRAAF, responsable du Pôle Appui aux missions de l’enseignement agricole et aides sociales, David de Solliec, maire de Gourin, Michel Morvant, président de la communauté de commune, maire de Plouray, et président du Lycée Saint Yves.
Elle a également présenté les organisateurs et animateurs du Salon, « chevilles ouvrières » de l’événement très impliqués dans leur mission. Françoise Nédellec, enseignante au Lycée de Montauban de Bretagne et correspondante régionale pour le réseau EADR-SI - Education Au Développement Rural et à la Solidarité Internationale, Philippe Blanchard, enseignant au Lycée de Quessoy, également correspondant régional pour le réseau EADR-SI et René Briand, chargé de la coopération internationale au Lycée Saint Yves et développeur ERASMUS.
Jeux, jeux de rôle, témoignages, échanges ont rythmé cette journée dense, enrichissante autant d’un point de vue pédagogique que d’un point de vue humain ! Comme l’a très justement précisé Maryvonne Devay Morel aux élèves, avant de céder la parole aux animateurs, « L’équilibre est dans la marche », aujourd’hui, vous êtes dans ce pas !
Première chose à faire lorsque l’on est face à un groupe d’élèves, créer le lien, rompre la glace, lancer une dynamique ! Françoise Nédellec et René Briand ont invité l’assistance à se lever pour s’initier au jeu de l’index. Vous voulez essayer : avec vos amis, alignez-vous, placez votre paume sur l’index de votre voisin, comptez jusqu’à trois et essayez d’attraper l’index de votre voisin avant que celui-ci ne l’enlève … alors, vous y arrivez ? Non ? En tout cas, maintenant, vous êtes réveillé, concentré, prêt pour lire la suite !
Plongeons donc au cœur de l’interculturalité … ce voyage dans l’ailleurs qui invite à considérer l’autre en tenant compte de son environnement. Elle est en effet fondée sur le dialogue, le respect mutuel et le souci de préserver l'identité culturelle de chacun. Pour cela rendez-vous à Albatros Island, terre lointaine où deux couples de jeunes mariés ont décidé d’effectuer leur voyage de noce. Deux couples d’élèves ont été invités à monter sur scène, le rideau s’ouvre, un homme assis sur une chaise, une femme à genou à ses côtés sont là. Les couples vont devoir faire le nécessaire pour entrer en communication avec eux, décoder leur langage, se faire accepter, tout en acceptant la différence et en mettant leurs impressions et préjugés de côté … pas simple. Au terme du jeu, René Briand a invité les jeunes couples à livrer leurs impressions. Facile alors de se rendre compte que chacun a son ressenti, souvent différent de celui de son voisin. Certains appréhendent mieux les choses que d’autres, mais alors, comment parvenir à bien gérer cette « confrontation aux différences ». La réponse est simple : « Pour limiter le choc culturel, il faut se préparer au départ », c’est-à-dire s’informer sur le pays de destination, sa culture, ses coutumes, sa population. Cela permet de limiter les préjugés. En effet, on utilise son propre cadre de référence pour évaluer et interpréter et souvent cela nous induit en erreur et empêche l’ouverture à l’autre. Belle leçon reçue avec humilité par tous les candidats au départ de l’assistance. Quant aux jeunes qui ont vécu l’expérience de la mobilité, leurs témoignages ont confirmé cette nécessité ! Ils se sont aussi accordés à dire que s’il est parfois difficile de partir, il l’est tout autant de rentrer ! Ils le disent : « j’ai gagné en maturité, je suis plus ouvert aux autres, bizarrement, je suis encore plus attachée à mes racines et mes origines et j’en suis fier ». Dans tous les cas, même si l’expérience n’est pas toujours facile, ils en retirent invariablement du positif !
Six ambassadeurs témoignent de leur expérience à l'étranger
Marie, ancienne élève du Lycée Saint Yves de Gourin, titulaire d’un Bac Pro SAPAT - Services Aux Personnes et Aux Territoires est aujourd’hui jeune fille au pair au Luxembourg. Elle l’avoue sans rougir « j’ai toujours eu envie de partir, les stages m’ont encore plus donné envie de concrétiser ce souhait ». La plus grande peur, c’est celle de l’inconnu, mais finalement, c’est un obstacle qui se lève facilement ! Riche de cette expérience, Marie aimerait poursuivre son expérience au Luxembourg et, peut-être, pourquoi pas s’y installer.
Théa, élèves en filière ES au Lycée Jeanne d’Arc de Gourin est partie en stage pendant six semaines à Budapest en Hongrie, dans le cadre d’un échange. Elle a suivi les cours tout en étant hébergée au sein d’une famille hongroise. Immersion totale pour cette jeune fille de 16 ans. Théa l’avoue « ma famille m’a manqué, mais je ne regrette pas du tout cette expérience ».
Matthias et Cagdas effectuent, quant à eux un SVE - Service Volontaire Européen. Pour Mathis, jeune français, il s’agit d’une mobilité sortante au Monténégro. Il effectue une mission au sein d’une structure d’accueil qui enseigne le français aux étrangers. Il propose également des activités socio-culturelles. Pour Gagdas, jeune turc, il s’agit d’une mobilité entrante. Il effectue son SVE au BIJ - Bureau Information Jeunesse - de Brest.
Hamado, jeune originaire du Burkina Faso, effectue sa scolarité en filière STAV TPA au lycée de Quessoy dans le cadre d’un partenariat. A son retour à Koupela, il devra s’engager auprès des jeunes en formation en agriculture et leur partager son expérience.
Sébastien, enfin, jeune agriculteur, a fait une partie de son parcours au Lycée Le Nivot de Lopérec. Il a réalisé de nombreux stages à l’étranger. Quelques années plus tard, fort de cette expérience, il a pu réaliser un VIE - Volontariat International en Entreprises. Instauré par la loi du 14 mars 2000, ce volontariat permet aux entreprises françaises de confier à un jeune, homme ou femme, jusqu’à 28 ans, une mission professionnelle à l’étranger durant une période modulable de 6 à 24 mois, renouvelable une fois dans cette limite. C’est ainsi que Sébastien est parti au Kazakhstan pour le compte d’une entreprise franco-russe, une expérience incroyable, une plongée dans un ailleurs totalement méconnu de prime abord !