Bourgogne: À la découverte de l’autre

Un « escape game » pour entrer dans une réflexion sur la responsabilité partagée, deux kits d’animation pour mettre en lumière par la photographie ce qui se vit déjà et pour prendre conscience de ce chacun apporte dans l’établissement : les propositions étaient nombreuses pour vivre cette semaine du réenchantement dans le diocèse de Bourgogne. Au collège Saint-Gilbert à Montceau-sur-Montcenis (71), l’accent a été mis sur l’accueil de la différence.

Eléonore Veillas

Ce sont les enseignants et personnels OGEC qui ont inauguré la Semaine du Réenchantement au collège Saint-Gilbert à Montceau-sur-Montcenis en jouant à un « escape game ». Un jeu consistant, par équipe, à trouver des indices dans une pièce et à répondre à des énigmes pour trouver les verbes-clés de cette Semaine sur la responsabilité partagée.

Une belle façon d’expérimenter concrètement le thème et d’introduire les échanges de cette matinée pédagogique consacrée à la prise en compte de la différence et de la singularité de chaque élève.

« Nous avons partagé des bonnes pratiques et nous avons réfléchi à en mettre en place de nouvelles comme des cours en barrettes pour les langues ou utiliser des tablettes numériques pour aider les élèves dys ou à haut potentiel intellectuel. Cela nous a donné un élan pour aller plus loin dans une réflexion sur une pédagogie différenciée », explique Sylvie Saulnier la directrice.

 

"De beaux gestes de solidarité
entre élèves"

Pour les élèves, lors d’une demi-journée, en équipe, un parcours ludique et éducatif leur a permis de partir à la découverte de la culture africaine, à travers des ateliers de danses, de contes, d’arts plastiques ou de cinéma conçus par une vingtaine d’entre eux mobilisée toute l’année autour d’un projet d’aide à une école au Burkina-Faso.

« Nous voulions leur donner le goût de la découverte de l’autre différent, et évoquer la solidarité comme un lieu avant tout de relations où se tissent des liens d’amitiés », explique Sœur Blandine-Marie, animatrice en pastorale. « Il y a eu de beaux gestes de bienveillance et des solidarités entre élèves se sont révélées », se réjouit la directrice.

 

La Bible à L'Isfec de Bourgogne

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Mettre en scène des textes de la Bible pour réfléchir à la responsabilité en partage. C’est l’expérience qu’on put faire les trente-cinq élèves stagiaires de dernière année de l’Institut supérieur de formation de l’Enseignement catholique de Bourgogne lors de la semaine du réenchantement. Dans un premier temps, ils étaient invités à s’approprier personnellement un des trois textes de la Bible proposés et d’en dégager des mots clés quant au thème de la responsabilité partagée, puis, par groupe, à mettre en scène le passage biblique choisi. « C’était un beau défi que les élèves ont dans leur ensemble tous relevé. Des mots forts sont ressortis de nos échanges, notamment sur la nécessité de déléguer, abordée dans un des textes avec Moise, comme de faire confiance à l’autre, d’agir à plusieurs pour le bien de tous ou encore d’oser » explique Jacqueline Puyravaud, animatrice de l’équipe du réenchantement sur la Bourgogne. L’une des élèves-stagiaires, Laure Meuret, témoigne de la grande richesse de cette expérience pour elle : « Cela m’a permis de prendre conscience que ces textes bibliques pouvaient être « transposés » dans notre vie quotidienne d’enseignants. Par exemple, avec mon groupe, nous avons réfléchi et mis en scène le passage de la rencontre du Christ avec les pèlerins d’Emmaus. J’en ai retenu que dans ma mission d’enseignante, mon rôle était d’être là pour mes élèves, un peu dans l’ombre, comme l’a été le Christ pour ces pèlerins, pour les guider et les aider à se réaliser »

 

 

 

 

Trois questions à Anne Gay, directrice diocésaine de l’Enseignement catholique de Bourgogne

Comment a été vécue cette semaine du réenchantement dans l’Enseignement catholique de Bourgogne?

Le thème de la responsabilité en partage a beaucoup plu et pratiquement tous nos établissements (quarante-cinq) ont participé. Nous leur avions fait plusieurs propositions pour la préparer et la vivre. Comme le premier parcours « Vis ma vie !» : dans l’école Jeanne d’Arc à Mâcon, chacun s’est mis dans la posture d’un autre, le temps d’une interview vidéo. La directrice de l’établissement devenant un élève et inversement. Pour le deuxième parcours, les classes étaient invitées à réaliser une photo symbolisant un des verbes-clés de la semaine du réenchantement.

Quel était l’objectif de la journée interdiocésaine du 8 février ?

Nous avions souhaité que tous les établissements et types de métiers dans l’Enseignement catholique soient représentés pour manifester que la responsabilité en partage ne peut se vivre que si chacun a une place. Lors de cette journée qui a rassemblé une soixantaine de personnes à l’évêché d’Autun, nous avons construit une « forêt de bambous » sur lesquels étaient accrochées les photos envoyées par les établissements, symbolisant les verbes-clés de la semaine ou représentant les portraits des personnes interviewées. Cette expérience a été marquante, je pense, pour tous. Il y a eu une reconnaissance mutuelle de la place de chacun. Et elle participe à la construction d’une communauté éducative de liens.

Quel bilan faites-vous de cette semaine ?

Cela nous a mis en mouvement dans une dynamique simple et très porteuse où il ne s’agissait pas d’inventer de nouvelles initiatives mais de relire le quotidien à la lumière du thème de la responsabilité partagée. De plus, cette semaine a permis de mettre en relation des personnes qui ne se côtoient pas forcément comme cet attaché de gestion interviewé par des élèves sur sa mission.
La semaine du réenchantement va se poursuivre, puisque plusieurs établissements ont déjà demandé à accueillir la « forêt de bambous » pour une exposition temporaire.

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