Une priorité : les publics scolaires fragiles

L’enseignement catholique poursuit son engagement en faveur de la mixité sociale. En cette rentrée, il redéploie en interne plus de 200 postes auprès des élèves défavorisés. Une redistribution qui, depuis 2008, a concerné près d'un millier d'emplois. Sa participation à l’effort d’éducation prioritaire se concrétise aussi à travers des partenariats locaux et son implication dans la réflexion conduite pour construire une mixité harmonieuse dans 25 secteurs pilotes.

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L’enseignement catholique « entend prendre part aux orientations prises en matière de cohésion sociale et culturelle (…) en conformité avec son cadre législatif, comme avec la spécificité de son projet. » C’est ce qu’avait affirmé son secrétaire général, Pascal Balmand, lors de son audition par la mission parlementaire sur l’évaluation de la mixité sociale à l’école, le 31 mars 2015. Cette volonté de l’École catholique de participer aux politiques ciblant les publics défavorisés s’incarne depuis 2008 par son Plan pour les réussites éducatives. Ce système interne de redistribution de postes a permis, depuis 2008, de redéployer 983 postes en direction des publics scolaires fragiles du réseau.

L'École catholique associée à l'accueil prioritaire

Un mécanisme renforcé cette année en vertu de la politique d’association à l’accueil prioritaire (PAAP) lancée par la commission permanente de septembre 2015. En cette rentrée, la répartition intra-académique des moyens alloués à l’enseignement catholique a obéi à de nouveaux critères : Sur une enveloppe de 750 postes, les 600 consacrés au redéploiement démographique ont aussi été attribués en fonction de la mixité et de la fragilité des publics accueillis. Au total 181 postes auront été affectés à des publics en situation de fragilité sociale et scolaire, 29 postes supplémentaires étant alloué au suivi pédagogique   de dispositifs montés les années précédentes. Des indicateurs spécifiques ont été élaborés à cette fin, croisant les mixité (sociale, scolaire et en matière de besoins éducatifs particuliers), l’effort pédagogique et éducatif déployé au service de toutes les réussites ainsi que l’ouverture aux familles et l’accompagnement à l’orientation.

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Le ministère continue, quant à lui, d’étendre sa logique d’allocation progressive de moyens (initialement appliquée exclusivement aux publics relevant de l’éducation prioritaire) à tous les efforts entrepris en faveur de la mixité. Cela pourrait mener à mieux prendre en compte la diversité, souvent méconnue, des élèves accueillis par l’École catholique, dans les quartiers populaires, les espaces ruraux mais aussi dans des établissements situés dans des zones plus favorisées. Le Sgec travaille donc, avec les Caec, à élaborer une liste des établissements scolarisant des élèves relevant de l’éducation prioritaire, qui pourraient donc prétendre à des dotations spécifiques et des moyens fléchés.

L'expérimentation en faveur de la mixité en collège

L’École catholique joue également le jeu des expérimentations avec loyauté, notamment celle engagée pour augmenter la mixité des collèges de 25 territoires pilotes. En cette rentrée, une douzaine semblent prêts à mettre en musique leurs « expérimentations » pour casser les ghettos scolaires dès septembre, en améliorant l’attractivité d’un collège, en repensant la sectorisation comme à Nancy ou Strasbourg ou en ouvrant des secteurs multicollèges, comme à Brest (Finistère) ou Roanne (Loire). Autant de solutions détaillées dans un vade-mecum édité par le ministère qui recommande d’associer les familles à la réflexion et d’anticiper les surcoûts que pourraient leur occasionner certains projets. Ce livret rappelle aussi l’importance de consulter les établissements privés des secteurs concernés.

« Si les directions diocésaines s’impliquent loyalement, en lien étroit avec le Codiec et l’Apel, à la phase d’analyse collégiale engagée en amont de ces projets, l’enseignement catholique ne peut en aucun cas intégrer la carte scolaire ni le système d’affectation Affelnet, puisque cela remettrait en cause le libre choix des familles », prévient Yann Diraison, secrétaire général adjoint en charge des ressources humaines. D’autre part, il récuse la pertinence de toute règle d’attribution de moyens fondée sur des critères purement statistiques ou territoriaux. Il fait aussi valoir qu’un système de contrats d’objectifs quantitatifs ne permet pas de prendre en compte la qualité effective de l’accompagnement éducatif des jeunes et risque d’être biaisé par le manque de fiabilité des grilles de catégories socioprofessionnelles.

« Parce que la mixité efficiente réside d’abord et avant tout dans les pratiques éducatives et pédagogiques », l’enseignement catholique préfèrerait « des accords de partenariats locaux », a conclu Pascal Balmand. Ces collaborations permettent déjà, dans de nombreux secteurs, d’articuler les projets d’établissement, les besoins des familles, les orientations de l’enseignement catholique et celles des académies.

Collège : les 21 départements engagés dans l'expérimentation

Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Seine-Saint-Denis, Haute-Savoie, Loire, Hérault, Meurthe-et-Moselle, Maine-et-Loire, Eure-et-Loir, Indre-et-Loire, Paris, Charente-Maritime, Ille-et-Vilaine, Bas-Rhin, Tarn, Haute-Garonne, Loire-Atlantique, Vienne, Gard, Haute-Vienne, Doubs

 

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